La surface carbonatée du massif des Arbailles (Pyrénées-Atlantiques) : un exemple de paléoréseau hydrographique néogène déconnecté par la surrection

Abstract

Le massif des Arbailles forme une unité plissée de calcaires jurassique et crétacé appartenant à la zone nord-pyrénéenne. La surface sommitale à buttes résiduelles est échancrée par un paléoréseau hydrographique surimposé à partir de la couverture albienne semi-imperméable ; celui-ci a enregistré les étapes du soulèvement par des niveaux de vallées sèches étagés dans les calcaires urgoniens (950, 850, 730 et 380 m). Des d&épôts karstiques anciens, à l'affleurement sur la haute surface, prouvent la disparition d'une importante tranche de calcaire. Des poches d'altérités montrent des éléments de cuirasses ferrugineuses formées dans d'anciennes dépressions. Ces dépôts polygéniques présentent deux types de cortège minéral : l'un issu de l'altération des calcairesnmarneux albiens, l'autre provenant du Trias grés-ophitique et des poudings de Mendibelza. Au Miocène, après le plissement pyrénéen (Lutéine moyen), le massif des Arbailles constituaient une surface d'altération tropicale de basse altitude raccordée à l'amont aux conglomérats de Mendibelza et à l'aval aux flyschs. La surrection plio-quaternaire, estimée à 1 000 m, a permis le décapage de la couverture des altérâtes, l'assèchement définitif du système fluviatile (Pléistocène inférieur), l'individualisation d'un karst à buttes et le développement des réseaux karstiques