Les éthiques paysagistes à l'épreuve du film de recherche en paysage
Réflexions sur l'évolution d'une démarche visant à appréhender les pratiques professionnelles du paysage et du projet de paysage en situation (métropole bordelaise, France)
PIVIDORI, Chris
École nationale supérieure d'architecture et du paysage de Bordeaux [ENSAP Bordeaux]
Passages
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en
Communication dans un congrès
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9e Journées doctorales en paysage : héritages, actualités et devenirs de la recherche en paysage., 2023-12-14, Pessac.
Resumen
Ces dernières décennies, le paysage s’est imposé comme l’une des dimensions et l’un des outils de la « mise enprojet » des grandes métropoles françaises. La métropole bordelaise n’échappe pas à la règle puisqu’elle peut ...Leer más >
Ces dernières décennies, le paysage s’est imposé comme l’une des dimensions et l’un des outils de la « mise enprojet » des grandes métropoles françaises. La métropole bordelaise n’échappe pas à la règle puisqu’elle peut êtreconsidéré comme un exemple d’intégration progressive du paysage dans l’action publique et dans les politiquesde la collectivité (Labat, 2013). De façon concomitante, on y observe une diversification croissante des pratiquespaysagistes et in extenso d’éthiques affiliées à cette diversification. C’est à partir de ce terrain que cette recherchedoctorale en cours de finalisation propose, à partir d’une analyse critique de l’action paysagiste contemporaine,d’identifier les éthiques qui la porte. Cette recherche pose sur ces bases les questions de la place octroyée auxpaysagistes dans la fabrique urbaine bordelaise, du rôle qu’ils et elles y ont réellement joué et des marges demanœuvre dont ils ont profité. Je propose ici, plus particulièrement, de discuter des méthodes mise en placedans le cadre de cette thèse pour exhumer ces éthiques et de faire à partir de cet angle d’attaque une relecturedes pratiques paysagistes dans la métropole bordelaise, tout en analysant leurs effets sur le renouvellementrécent des formes urbaines et paysagères.Le terrain de cette recherche est constitué d’une dizaine de « projets-laboratoires » sélectionnés pour leur ancragedans les temporalités de la métropole (de l’intégration ou non du paysage et des paysagistes dans les politiquespubliques au cours des trente dernières années), leur rayonnement à l’échelle métropolitaine et la diversité despratiques paysagistes qui y sont associées. Ce travail s’inscrit par ailleurs dans un cadre théorique double. Ilemprunte à la philosophie éthique la dualité entre conviction et responsabilité (Weber, 1963) et la notion deconséquentialisme (Canto-Sperber, 2017). La première pour rendre compte des pressions que peuvent opérerles contraintes fixées en amont du projet (cahiers des charges ou financements par exemple) sur les pratiquespaysagistes. La seconde pour exprimer le delta entre les conséquences attendues et les conséquences réelles duprojet de paysage, en termes d’évolution d’usages ou d’évolution écologique des lieux par exemple.Ce cadre théorique a su faire émerger les limites de déconstruction éthique générée par les deux premiersprotocoles mis en place pour cette recherche. Le premier frein à l’exhumation d’une ou de plusieurs éthiquesdans les pratiques paysagistes est né d’un premier travail de compilation et d’analyse de documents techniques(cahier des charges, documents techniques de conception et/ou de gestion…) liés aux projets-laboratoires. Eneffet, il ne reste dans ces documents que le résultat d’une soustraction entre conviction et responsabilité. Pourle dire autrement, il est difficile de cerner à travers ces seuls documents les éléments qui constitueraient deséthiques paysagistes quand elles sont bridées par un cahier des charges ou par un financement presque toujoursinsuffisant. Le second frein fait suite à l’analyse de « récits de vies professionnelles », enquêtes biographiquesmenées auprès des paysagistes affiliés aux projets-laboratoires. Il est celui d’une difficulté à dépasser le simplediscours, ce dernier étant le plus souvent optimiste quant au retour critique sur le projet. Souvent en effet lesdiscours ne témoignent pas de l’écart entre les conséquences attendues et les conséquences réelles, observables,mais plutôt d’un choix de la part des paysagistes de ne parler des conséquences attendues que quand ellescoïncident avec les conséquences réelles.• 102 •Ces deux premiers protocoles ne m’ont donc pas permis de faire apparaître de manière satisfaisante lessingularités des systèmes de valeurs associés à ces pratiques paysagistes.Pour ces deux raisons, et pour répondre au nouvel enjeu méthodologique qui en découle, ma proposition a étéde mettre en place un protocole s’articulant autour d’un nouvel outil, le parcours commenté filmé. Ce choixd’une recherche en situation d’expérimentation résulte de deux hypothèses :- Un retour sur le terrain accompagné des paysagistes semble obligatoire, et ce pour assister en direct aux prisesde conscience sur les changements visibles de matérialités des lieux ou d’usage. En effet, cet état de prise deconscience pourrait être le moment où la frontière est la plus fine entre conviction et responsabilité d’unepart et conséquences attendues et réelles de l’autre. Je propose, pour évoquer ces épiphanies (au sens de lamanifestation d’une réalité cachée), d'emprunter les notions de « glissements » (De Gaulejac, 1995).- La seconde est que la caméra est l’outil le plus adapté, techniquement parlant, à enregistrer la somme de détailsnécessaire à l’appréhension la plus complète de ces glissements par leurs singularités ou leurs embranchements.En effet, on peut mettre en place une captation quasi constante d’images et de sons sous la forme de plans sé-quences, le cadre devenant alors le seul élément limitant. Cette exhaustivité semble difficilement atteignable àl’aide d’autres outils comme la photo, le dessin ou la seule capture sonore. Ce médium permettant par exemplede capturer des gestes, aux expressions du corps, et plus largement à l’intégration d’un corps dans un paysage.< Leer menos
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