LE PROJET DE PAYSAGE COMME COSMOPOLITIQUES TERRESTRES. Retours d’expériences et perspectives mésologiques à partir de la mise en place d’une Coopérative habitante de paysage (CHP) en Haute Gironde (Nouvelle-Aquitaine, France)cooperative (LIC) in Haute Gironde (Nouvelle-Aquitaine, France)
EPAUD, Gregory
Passages
École nationale supérieure d'architecture et du paysage de Bordeaux [ENSAP Bordeaux]
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Langue
fr
Thèses de doctorat
École doctorale
Montaigne - HumanitésRésumé
Le projet de paysage fait appel à de nombreuses catégories conceptuelles implicites, trop souvent peu compréhensives par les non-initiés et insuffisamment interrogées par les praticiens paysagistes eux-mêmes. Ainsi, ces ...Lire la suite >
Le projet de paysage fait appel à de nombreuses catégories conceptuelles implicites, trop souvent peu compréhensives par les non-initiés et insuffisamment interrogées par les praticiens paysagistes eux-mêmes. Ainsi, ces derniers mobilisent ils un faisceau de connaissances et de pratiques associées issues d’une culture professionnelle, faite de savoir-faire spécifiques, encore volontiers refermée sur elle-même. Pourtant, la fabrication des savoirs en ce domaine renvoie à une actualité éco-climatiques de plus en plus alarmante, interrogeant la façon dont se construisent les compétences nécessaires à la compréhension du monde dans le but de conduire l’action sur les complexes socioécologiques qui le composent. Cette fabrication, comme toute construction théorico-performative, revêt de nombreux enjeux politiques et démocratiques. Forte de ces perspectives, cette thèse s’est attachée à interroger la question des savoirs et de leur construction dans l’action afin d’articuler enjeux démocratiques et enjeux environnementaux. Elle s’inscrit dans le champ scientifique plus large des questions concernant la démocratisation de l’action (publique ou privée) en lien avec la crise de l’expertise « moderne ». Pour cela, elle pose l’hypothèse selon laquelle mettre en oeuvre une dialectique pragmatique entre le concept d’habiter et la notion de paysage permettrait de renouveler les différentes manières d’habiter les lieux, d’aménager les territoires et de gérer les environnements, à un moment-clef de l’action publique en ces domaines et dans un contexte particulier : celui d’une marge territoriale. La démarche de recherche repose sur une expérimentation au travers de la mise en place d’une Coopérative habitante de paysage (CHP) en Haute Gironde (Nouvelle-Aquitaine, France) mobilisant des collectifs d’acteurs-habitants de ce territoire. Face à la complexité des enjeux socioécologiques auxquelles il s’est agi de faire face, cette thèse propose tout à la fois un récit des expériences conduites et une exploration théorique et critique des enjeux de l’action paysagère. Elle cherche à éclairer les dimensions tant épistémologiques que pragmatiques, qui s’imposent aujourd’hui, lorsque l’on veut traiter de façon intégrée les questions liées aux sociétés et à leur environnement. Elle aboutit à proposer un projet de paysage ouvrant sur des perspectives mésologiques. Les résultats obtenus s’appuient sur trois Ateliers transversaux de paysage (ATP), se développant dans des situations-processus diversifiées : un marais en déprise géré par un syndicat de propriétaires, tout en étant zone de préemption (ENS) du département et site Natura 2000 ; un jardin citoyen s’implantant sur une parcelle privée au coeur d’un village animé par un collectif de personnes s’étant présenté sans succès à des élections municipales ; des exploitations agricoles en transition au moment de la mise en place d’un Projet alimentaire territorial (PAT) par une Communauté de communes. Entretenant des liens plus ou moins avec des politiques publiques à différents échelons, ces ateliers permettent de (re)définir les enjeux praxéologiques de la mobilisation de savoirs paysagers habitants et de proposer sur ces basesun nouvel appareillage d’ordre paysager permettant d’incorporer et de tisser ensemble des attachements pour transformer collectivement des (mi)lieux de vie.Au final, la thèse montre que les crises éco-climatiques apparaissent de plus en plus comme consubstantielles d’une crise plus profonde d’ordre cosmopolitique (dé)liant sociétés et milieux, c’est-à-dire une crise de nos manières de faire monde. Dans ce contexte d’incertitude, le projet de paysage ouvre sur une recomposition possible des attachements en collectif. Il constitue en cela une piste d'innovation démocratique et politique dans une perspective terrestre, car il impose de penser comment toutes les parties prenantes, humaines et non-humaines, constituent ensemble un collectif, un cosmos, dont il n'est pas possible de se séparer, de s'échapper, ni de surplomber, si l’on veut agir de manière durable.< Réduire
Résumé en anglais
The landscape project uses numerous implicit conceptual categories, too often difficult to understand by the uninitiated and insufficiently questioned by landscape practitioners themselves. Thus, the latter mobilize a body ...Lire la suite >
The landscape project uses numerous implicit conceptual categories, too often difficult to understand by the uninitiated and insufficiently questioned by landscape practitioners themselves. Thus, the latter mobilize a body of knowledge and associated practices resulting from a professional culture, made of specific know-how, still willingly closed in on itself. However, the production of knowledge in this area refers to increasingly alarming eco-climatic news, questioning the way in which the skills necessary for understanding the world are built with the aim of leading action on the socio-ecological complexes which compose. This fabrication, like any theoretical-performative construction, involves numerous political and democratic issues.Building on these perspectives, this thesis sought to interrogate the question of knowledge and its construction in action in order to articulate democratic and environmental issues. It is part of the broader scientific field of questions concerning the democratization of action (public or private) in connection with the crisis of “modern” expertise. To do this, it poses the hypothesis that implementing a pragmatic dialectic between the concept of inhabit and the notion of landscape would make it possible to renew the different ways of inhabiting places, planning territories and managing environments, at a key moment in public action in these areas and in a particular context: that of a territorial margin.The research approach is based on an experiment through the establishment of a Landscape inhabitant cooperative (LIC) in Haute Gironde (Nouvelle-Aquitaine, France) mobilizing collectives of actor-inhabitants of this territory. Faced with the complexity of the socio-ecological issues that had to be faced, this thesis offers both an account of theexperiments carried out and a theoretical and critical exploration of the issues of landscape action. It seeks to shed light on the dimensions, both epistemological and pragmatic, which are essential today, when we want to deal in an integrated manner with questions linked to societies and their environment. It results in proposing a landscape project opening onto mesological perspectives. The results obtained are based on three landscape transversal workshops (LTW), developing in diversified process situations: an abandoned marsh managed by a union of owners, while being a pre-emption zone of the department and Natura 2000 site ; a citizen garden established on a private plot in the heart of a village run by a collective ofpeople who have presented unsuccessfully in municipal elections; farms in transition at the time of the establishment of a Territorial Food Project by a Community of Municipalities. Maintaining links more or less with public policies at different levels, these workshops make it possible to (re)define the praxeological issues of mobilizing landscape inhabitants’ knowledge and to propose on these bases a new landscape system making it possible to incorporate and to weave together attachments to collectively transform (mid)places of life.Ultimately, the thesis shows that eco-climatic crises appear more and more as consubstantial with a deeper crisis of a cosmopolitical order (dis)binding societies and environments, that is to say a crisis of our ways of inhabiting, a crisis of our making world. In this context of uncertainty, the landscape project opens up a possible recomposition of collective attachments. In this way, it constitutes a path for democratic and political innovation from an earthly perspective, because it requires us to think about how all the stakeholders, human and non-human, together constitute a collective, a cosmos, from which it is not possible to separate, to escape or overhang, if we want to act sustainably.< Réduire
Mots clés
projet de paysage politique
Coopérative habitante de paysage
humains
non-humains
recherche par le projet
collectifs socio-écologiques
Mots clés en anglais
political landscape project
inhabitant landscape cooperative
human
non-human
project-based research
socio-ecological collectives
Origine
Importé de halUnités de recherche