MARIOUPOL

Abstract

Cette installation est composée d’un dessin qui cadre la diffusion sonore via une enceinte positionnée en avant de ce dernier, témoin de notre volonté de conceptualisation de cette réalité sonore pour témoigner de la réalité sensible du sujet.La bande-son est composée d’une approche sonore macroscopique globale, dont la composition suit une structure générale narrative suivant 3 vecteurs-plans de type radiophonique en parallèle :Fond (déflagrations), décrit narrativement une ponctuation du temps par des explosions régulières filtrées par une interface lourde telle qu’une dalle de béton (souterrain) – la situation. Cet arrière-plan phonique constitue le support ambiantal de l’extrait sonore (Keynotes au sens de R. M. Schafer)Avant-plan : marche, respiration, parole inintelligible (traces de discussion) – l’homme constitue le support narratif de l’extrait sonore (Soundmarks au sens de R. M. Schafer)Plans intermédiaires : boucles étranges, rafales tubulaires (résonantes), alarmes, scintillements, ronflements (bruits de bande), fréquences dominantes en mode mineur – les événements. Constitue le support structurel de l’extrait sonore (Sound Events au sens de R. M. Schafer)Dans cette proposition visuelle et sonore, il y a échange continu de sensations entre celui qui voit et qui écoute et l’espace de déploiement de l’œuvre dans l’espace public. Aux trois composants isolés dans le modèle acoustique traditionnel pour le modèle d’appréhension du son – source, émetteur et récepteur ¬, l’articulation sonovisuelle de l’installation présente un réseau de percepts en interactions qui comprend un environnement acoustique, et un cadre visuel, provoquant une sorte d’instantané des impressions soniques modelant notre perception. Le paysage devient de ce fait à la fois émetteur acoustique et instantané visuel, constituant par là un filtre synesthésique dont le rôle est de témoigner de la réalité sensible du sujet dans une certaine actualité – guerrière en l’occurrence – du monde présent…La dimension visuelle recueille la projection imaginaire de chaque écouteur produit par la bande-son. La composition non figurative du tableau relate l’énergie que l’on peut recevoir de l’écoute, son fond blanc génère la création d’un espace personnel. Cette œuvre composée de deux médias distincts permet au regardant/écoutant de les fusionner par sa propre projection.