Habiter en temps de crise : utopies et dystopies du confinement
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Annales de géographie. 2021-04-09, vol. N° 738, n° 2, p. 5-21
Armand Colin
Résumé
Le 17 mars 2020, afin d’endiguer la propagation du virus Covid-19, le gouvernement français exhorte les habitants à rester confinés chez eux. Cette redistribution des spatialités circonscrites le temps de la crise sanitaire ...Lire la suite >
Le 17 mars 2020, afin d’endiguer la propagation du virus Covid-19, le gouvernement français exhorte les habitants à rester confinés chez eux. Cette redistribution des spatialités circonscrites le temps de la crise sanitaire aux frontières des murs de l’habitation soulève des questions d’ordre épistémologique. Comment les géographes peuvent-ils prendre part aux débats scientifiques pour analyser les incidences sociales, culturelles, politiques, spatiales et territoriales de cette pandémie ? Cet article envisage donc d’interroger les apports d’une géographie de l’intime définie comme une socio-anthropologie compréhensive de l’habiter. Les récits du confinement, dont les réseaux sociaux se font l’écho de manière virale, illustrent la nature des injustices spatiales quant au fait que les individus parviennent, ou pas, à élaborer leurs propres cosmogonies à huis clos. Autrement dit, à l’heure où les individus s’emploient, tant bien que mal, à domestiquer et à apprivoiser « leurs machines à habiter », c’est-à-dire leur logement, confiner la géographie consisterait à élaborer une microgéopolitique dont l’un des objectifs serait d’identifier les facteurs de ces inégalités sociospatiales qui sont parfois mises en scène dans une dialectique obscène, afin, non seulement, de les combattre mais, plus encore, de mettre un terme au mythe de la modernité fondé sur la rupture entre Homme et Milieu.< Réduire
Origine
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