Entraves à la liberté de communication à l'ère du numérique : les conséquences en RDC

Abstract

L’objectif de cet article c’est de mettre en exergue les conséquences économiques, politiques et sociales des entraves à la liberté de communication à l’ère du numérique perpétrées par le gouvernement de la RDC lors des élections ou des activités ou manifestations politiques.Toutefois, les coupures d’Internet à caractère politique et d’autres formes d’entraves à la liberté ont pris de l’ampleur dans les pays en voie de développement, surtout depuis le Printemps arabe. Elles connaissent depuis lors une progression rapide en Afrique au point de devenir aujourd’hui, dans certains États, un problème public international mettant en scène les régimes en place et leurs opposants politiques. Ce qui apparaît comme une bataille pour le contrôle de l’information et la maîtrise de l’opinion publique lors des activités politiques et des examens d’État. De fait, il y a d’un côté le gouvernement de la RDC, lequel, pour justifier l’interruption d’Internet, met en avant la nécessité de préservation de l’ordre public comme acte de souveraineté, en l’occurrence le droit d’empêcher la désinformation et toute publication illégale des données électorales. De l’autre, il y a l’opposition congolaise dans son ensemble qui voit dans cette démarche la violation des principes de liberté, notamment la liberté d’expression, à des fins de tripatouillage des données électorales. L’enjeu scientifique de cette analyse, à partir d’études de cas de la RDC en particulier, est de réfléchir sur l’ambivalence de la décision de couper Internet, afin de mettre en évidence les conséquences de ces restrictions.La méthodologie employée pour cette étude associe la méthode empirique à celle analytique, afin de mobiliser conjointement les outils analytiques abstraits et les éléments factuels venant de l’observation des terrains effectués à Kinshasa et à Brazzaville.