La médiation paysagère à l’épreuve du (dés)aménagement de la rue ordinaire. Retours réflexifs sur une expérience visant à envisager avec les habitants la déminéralisation et la végétalisation du sol urbain (ville de Talence, agglomération bordelaise)
Langue
fr
Communication dans un congrès
Ce document a été publié dans
2023-09-22, Paris.
Résumé
Cette contribution s’appuie sur une expérimentation de médiation paysagère menée dans un cadre pédagogique dont l’objectif était de s’emparer de la problématique d’un (ré)aménagement, frugal et économe, de rues ordinaires ...Lire la suite >
Cette contribution s’appuie sur une expérimentation de médiation paysagère menée dans un cadre pédagogique dont l’objectif était de s’emparer de la problématique d’un (ré)aménagement, frugal et économe, de rues ordinaires de quartiers talençais, en excluant donc les axes de déplacements principaux (qui relèvent d’une autre problématique). Il s’agissait notamment de réfléchir à une démarche visant à mettre en œuvre, à l’échelle de ces rues, des actions permettant :— de réduire le phénomène d’îlot de chaleur urbain, aujourd’hui largement accentué par l’omniprésence de surfaces asphaltées ou minéralisées, non végétalisées (sans arbre de haut jet notamment) ;— de limiter le ruissellement des eaux en améliorant l’infiltration et en ralentissant les écoulements ;— de (re)trouver une vie sociale en minimisant la place de la voiture et en aménageant des espaces de convivialité ombragés et accueillants.De fait, il s’est agi pour les étudiants de construire des outils d’observation et de recueil de données paysagères avec les habitants et de poser avec eux sur ces bases les fondements d’une transition, écologique et sociale à la fois. Ils ont ainsi été amenés à imaginer des dispositifs méthodologiques novateurs permettant d’analyser les pratiques éco-socio-spatiales dont ces rues ordinaires sont l’objet, d’appréhender les enjeux du retour d’une biodiversité de proximité et d’un cadre de vie de qualité. Le film dans ce contexte a été considéré comme un outil à part entière permettant de co-construire des savoirs paysagers, tout en tenant compte les évolutions contemporaines des pratiques « habitantes », des discours et des représentations sociales associées. Telle qu’envisagée ici, la médiation paysagère vise à ouvrir un terrain de discussion et de réflexion partagée qui permet d’agir dans un monde complexe et incertain et de mettre à portée de démocratie les réponses opérationnelles adaptés aux enjeux éco-climatiques contemporains. L’observation/interprétation de paysage constitue un des éléments essentiels de cette démarche. Elle est considérée comme un moyen d’accéder au fonctionnement d’environnements du quotidien, appréhendés dans toutes leurs mobilités. L’enjeu ici est de dépasser le traditionnel clivage entre spectateur et acteur du paysage et de construire des savoirs communs, au plus près des réalités locales, intégrant la diversité des points de vue et décloisonnant les champs d’action et d’expertise. L’approche retenue a permis de produire des connaissances concernant les situations paysagères étudiées à l’échelle de la rue et de les intégrer dans un questionnement reliant les initiatives et les attentes « habitantes » avec les projets des acteurs publics. Elle aboutit aujourd’hui à proposer la notion de rue-paysage, qui met en avant toute l’importance de mobiliser le paysage pour faire le lien entre le visible et le non visible et d’aborder les questions sociales et éco-climatiques comme un tout lié.< Réduire
Origine
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