La grammaire du dopage cognitif au travail : un cadrage flou
Langue
fr
Communication dans un congrès
Ce document a été publié dans
2023-05-08, Montréal.
Résumé
Le recours au smart drugs dans le travail intellectuel et les disciplines de l’esprit n’est pas chose nouvelle mais il tend à se diffuser à toutes sortes de travailleurs et aux multiples efforts psychiques imposés par la ...Lire la suite >
Le recours au smart drugs dans le travail intellectuel et les disciplines de l’esprit n’est pas chose nouvelle mais il tend à se diffuser à toutes sortes de travailleurs et aux multiples efforts psychiques imposés par la quête de performance que le travail contemporain porte en lui : productivité, gestion de l’incertitude, adaptation à des environnements contraints, résolution de problèmes, capacité d’engagement et motivation. Le tournant de l’intensification du travail portée par les nouveaux modèles productifs déployés à partir des années 90 en particulier dans les activités de service, et plus globalement la compétition généralisée entre individus et l’impératif moral du dépassement de soi comme piliers des sociétés néolibérales, ont fait du recours au smart drugs un révélateur des évolutions du travail et des sociétés. Cependant, les frontières de ce champ de pratiques restent troubles et les normes y sont peu stabilisées entre stigmatisation et tolérance sociale, entre appel à la distinction et au conformisme, entre pratique licite et illicite, entre individualisation des épreuves au travail et mode de régulation collectif, entre naturalisation du recours et sanitarisation des risques, entre potentialisation de soi et expression du mal-être au travail, entre rétablissement des chances et accentuation des inégalités… Si la quête de performance est une motivation traditionnelle dans l’usage de drogues, la grammaire du dopage cognitif au travail reste à écrire.< Réduire
Mots clés
Dopage cognitif
Travail
Smart drugs
Usages de drogues
Origine
Importé de hal