Lattes, Castelle-GR : Une exploitation antique et une occupation du haut Moyen Âge : Occitanie, Hérault : ligne grande vitesse, contournement de Nîmes-Montpellier : secteur 2 : rapport de fouille archéologique
TOSNA, David
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fr
Rapport
Ce document a été publié dans
2017p. 3 vol. (195p. ; 279p. ; 204p.)
Résumé
Le site de Lattes Castelles-GR se situe sur le tracé principal de la ligne TGV entre Nîmes et Montpellier. Il a été fouillé du 22 avril au 1 er juillet 2014 par une équipe de huit personnes. Il s’agit de trois fenêtres ...Lire la suite >
Le site de Lattes Castelles-GR se situe sur le tracé principal de la ligne TGV entre Nîmes et Montpellier. Il a été fouillé du 22 avril au 1 er juillet 2014 par une équipe de huit personnes. Il s’agit de trois fenêtres représentant environ 1 ha décapé : une petite fenêtre au sud-ouest (514 m²) sur le versant sud-ouest d’un paléo-vallon nord- ouest/sud-est, au fond marqué actuellement par une route ; une grande fenêtre principale (6806 m²) sur le versant sud-est; et une fenêtre moyenne au nord-est (2450 m²), au sommet de ce dernier. Une centaine de structures a été mise au jour, ainsi que plusieurs ensembles de traces de plantations, caractérisant l’occupation du site. On note une présence néolithique diffuse (six structures excavées), que l’on rattache au Néolithique final 2B, et qu’il faut mettre en lien avec des structures néolithiques observées lors du diagnostic plus au sud-ouest de notre emprise. Sur la majeure partie de l’emprise de fouille se développe une occupation antique qui perdure sur presque trois siècles, à vocation agro-pastorale. Il s’agit tout d’abord, d’un vignoble, du début du I er s. ap J.-C. Il se développe sur la partie sud-est de la fenêtre générale, et semble être subdivisé en quatre parcelles exploitées en même temps. Ce vignoble est accompagné d’un petit bâtiment, de fosses de rejets et d’un éventuel verger qui peut avoir été mis en place dès cette époque. Il est flanqué au sud-ouest par une voie nord-ouest/sud-est caractérisée par deux fossés bordiers. On peut penser que cet axe secondaire se connecte à la voie nord-est/sud-ouest observé sur le chantier de Castelle-et-Fromigue, ainsi qu’à celle observée dans la fenêtre la plus à l’est du chantier Castelle-Pahon-Pinède. A la fin du I er s. ap J.-C., on voit apparaître, en lieu et place de la vigne, un enclos fossoyé, de 64 m sur 50 m, lié à un système de parcage qui est entretenu et perdure sur presque deux siècles. Les fossés qui le constituent semblent doublés de haies palissées. De plus, même s’il est difficile de le dater, son entrée passe d’une simple porte à battant, vers un système à sas permettant une meilleure gestion du troupeau. L’évolution est notable dans les aménagements périphériques successifs. L’eau est un élément central autour de l’enclos, et l’on voit sur l’emprise deux puits utilisés successivement, et dont la charnière se situe vers la moitié du II e siècle. Le second puits semble même avoir été accompagné d’un système de puisage élaboré. Une troisième structure peut y être assimilée, à la fin de l’occupation, il s’agit d’un puits avorté, ou d’une citerne, qui montre l’importance de ce type de construction. Au début du II e s. ap J.-C., cet enclos peut être mis en lien avec une structure excavée d’environ 30 m², située un peu au nord. Réutilisant une ancienne carrière de matériaux, elle a subi des aménagements successifs et à même pu être couverte, mais sa fonction reste énigmatique. Elle est comblée entre 175 et 225 par un dépotoir. Par la suite, un bâtiment en U de 22 m² est construit, probablement avec des murs de terre sur solins en pierres sèches, et montre un sol en partie excavé. Il est possible d’y voir un lieu de stabulation temporaire d’une partie du troupeau. Lors de sa démolition durant la seconde moitié du III e s. ap. J.-C., un important dépotoir (céramique, verre, objets métalliques, etc.) y est rejeté. Les mobiliers issus de ces dépotoirs, ainsi que des comblements des puits, confirment l’activité agro-pastorale de l’occupation (fer à marquer, serpes à talon, scie à refendre, paire de forces), mais aussi la proximité de l’habitat. Ce dernier semble être assez cossu de par le type de certains objets (autel votif, vasque en calcaire, plaquette de marbre) ainsi que par le nombre et le volume important des dépotoirs regroupant tessons de céramique, restes de faunes, objets métalliques… Pourtant aucune trace, même ténue, des infrastructures de cet habitat n’a été observée dans l’emprise. Il semble que ce dernier se situe juste à l’extérieur, probablement à l’ouest, dans une relative proximité. Un petit ensemble de structures excavées, daté de la deuxième moitié du VII e siècle à la moitié du VIII e siècle, a été observé dans la fenêtre nord-est du site. Il s’agit d’une petite partie d’un habitat dont seules les parties excavées les plus profondes ont été conservées, et d’une partie plus agraire, en marge. Quelques petits groupes de silos montrent des espaces extérieurs, et parfois même des cours. Des réserves et celliers excavés semblent caractériser plutôt des corps de bâtiments dont les murs ont disparu. L’eau est encore une problématique importante. Un premier puits-citerne est situé au cœur de cet habitat, qui semble avoir été comblé et transformé en structure de stockage complexe. Un deuxième puits-citerne semble lui succéder, isolé à flanc de versant. S’il est difficile d’appréhender précisément l’organisation de cette occupation, quelques lignes sont perceptibles. Un vide sépare en deux parties les structures de l’habitat qui peut être la marque de bâtiments ou d’espaces fonctionnels spécifiques. Il est possible de distinguer une rue ou une limite de propriété dans l’alignement de certains vestiges. Un espace quadrangulaire encadré par des silos semble border cet axe, et être flanqué par un bâti lié à une réserve excavée. Enfin, la périphérie est marquée par des structures à vocation agraire (fossés drainants). Pour finir, quelques systèmes de drainage postérieurs, empierrés ou fossoyés, dans le sens des pentes, montrent une permanence de la mise en valeur du territoire. La voie antique elle aussi perdure durant tout le Moyen Âge jusqu’à aujourd’hui, puisque l’actuelle route située à quelques mètres au nord-est, au fond du vallon, en est sans doute l’héritière.< Réduire
Mots clés
Sculpture antique
Néolithique récent
Antiquité romaine
Moyen age
Structures agraires
Fossé
Puits
Lattes
Objet métallique
Origine
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