Actions paysagères entre recherches et projets. Sept années de tâtonnements et questionnements

Abstract

Cette communication a pour objet de partager et de mettre en débat sept années d’expérimentation d’une pratique paysagiste engagée dans l’action et la recherche. En introduction du propos trois hypothèses de recherche seront formulées. La première hypothèse permettra d’énoncer une distinction entre une action menée par et/ou sur le paysage et une action dite paysagère, caractérisée selon les travaux de Cyrille Marlin par une posture de « paysagiste habitant » (Marlin, 2022). La seconde prolongera la première en évoquant les liens ou contradictions potentielles entre « action paysagère » et « logique de projet » (Ibid). Enfin, la troisième hypothèse a pour objet d’ouvrir une nouvelle approche réflexive à travers un questionnement sur les démarches de recherche menées par/sur le paysage comparativement à ce qu’il est possible de nommer une « recherche-action paysagère ».La suite du propos vise à mettre à l’épreuve ces trois hypothèses à partir de deux expériences vécues depuis quelques années : 1 # Une thèse CIFRE menée pendant quatre ans à l’échelle de quatre collectivités de la métropole de Bordeaux réunies au sein du GIP Grand Projet des Villes Rives Droite (GPV Rive Droite). Une recherche développée dans le cadre d’une CIFRE positionne le doctorant dans une posture à la fois de chercheur et d’acteur dont l’objectif est de produire des connaissances ayant une visée pratique. Cette thèse CIFRE réalisé au sein du GPV Rive Droite avait pour objet de mettre en place et d’animer un plan de gestion écologique appliqué à un parc naturel urbain de 240 ha : le « parc des Coteaux ». Ce retour d’expérience permettra ainsi de préciser et de questionner cette posture de « chercheur-acteur » et cette modalité d’action ancrée dans une logique de projet.2 # Un programme de recherche mené pendant trois ans en tant que post-doctorant avec une posture de « chercheur-acteur » similaire à la thèse CIFRE. Cette deuxième expérience a eu lieu sur le même territoire et en lien avec le même organisme public (GPV Rive Droite), mais sur un tout autre sujet. Ce programme de recherche fut étroitement lié au développement d’un Projet Alimentaire Territorial (PAT) et engagé aux côtés d’une équipe de neuf enseignants-chercheurs. À partir de cette expérience, il s’agira également de mettre en débat l’efficience de la posture de « chercheur-acteur » incarnée par le post-doctorant, mais également la diversité des postures des autres chercheurs impliqués tout à la fois dans une démarche de « projet de recherche » et de « projet territorial » (Jambes 1998, Paradis 2004, Lardon 2011, Gob 2014, Bonneau 2016)En guise de conclusion, il s’agira de tirer le bilan de la mise à l’épreuve des trois hypothèses formulées. Ce retour d’expérience permettra notamment de mettre en lumière la fragilité de l’entremêlement des postures de « chercheur » et d’« acteur ».