Impacts des mesures de préservation des sites naturels exceptionnels : Livrable L2. Mesures de préservation des sites et expériences des lieux par les usagers
Langue
fr
Rapport
Ce document a été publié dans
2017-01-06p. 85
Résumé
Ce rapport n° 2 de la recherche "Impacts des mesures de préservation des sites naturels exceptionnels" fait suite au rapport scientifique intermédiaire produit en décembre 2015 (en ligne à l’adresse : https://hal.archive ...Lire la suite >
Ce rapport n° 2 de la recherche "Impacts des mesures de préservation des sites naturels exceptionnels" fait suite au rapport scientifique intermédiaire produit en décembre 2015 (en ligne à l’adresse : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01288187Il précède le rapport n° 3 (Comparaison des méthodes et résultats obtenus. Bilan des bonnes pratiques et paradigme d’optimisation de la gestion de la fréquentation), en ligne en janvier 2017. Ce rapport présente une analyse qualitative et sensible visant à apprécier le type d’expérience du site éprouvée par les visiteurs et leur perception des mesures de gestion de la fréquentation mises en œuvre ou envisageables dans les sites de référence.Les enquêtes publiées ici montrent à quel point cette recherche sur les perceptions des usagers des sites naturels exceptionnels permet, sur le plan méthodologique, de confirmer l’intérêt d’une enquête par photo-questionnaire. Moins standardisée qu’une enquête de fréquentation classique, elle présente l’avantage de laisser plus de liberté d’expression aux répondants et d’ainsi mieux appréhender leurs ressentis. Toutefois, sa mise en œuvre est exigeante et sa réussite dépend grandement de la qualité et de l’implication de l’enquêteur. L’expérimentation mériterait d’être prolongée en donnant une place plus centrale encore aux photographies et en les plaçant réellement au cœur du dispositif d’enquête. Il pourrait également être intéressant d’explorer un temps de l’expérience de visite souvent ignoré, celui de l’après-visite pour tenter de cerner le souvenir gardé de ce moment et le mode de construction de ce souvenir composant une mémoire plurielle (mémoire du corps, des sens) prenant appui souvent sur un « aide-mémoire » (récit du voyage, album photographique matériel ou virtuel, etc.). La collecte des adresses électroniques de nombreux visiteurs interrogés pourrait permettre de mettre en œuvre un travail de ce type.Au-delà de cet apport méthodologique, la recherche publiée contribue à la connaissance des usagers des sites exceptionnels. Elle permet de mieux comprendre ce qui les conduit, à venir toujours nombreux, visiter ces hauts lieux « que l’on doit voir » du fait de leur caractère « exceptionnel ». Pour ces visiteurs, ces sites méritent d’être vus parce qu’ils appartiennent au patrimoine commun de la nation. Par conséquent, ils ne sauraient être la propriété de quelqu’un, ils sont à tous, ils sont un « bien public » dont la protection est d’intérêt général. Ils sont reconnus par la quasi-totalité des visiteurs comme des biens patrimoniaux à intégrer au domaine public de l’État ou des collectivités territoriales. Peut-être du fait de leur caractère patrimonial, ces lieux sont perçus par les visiteurs comme des lieux immuables, hors des atteintes du temps et des hommes, seuls leurs « abords changent ». Dans leur examen des photographies qui leur étaient proposées, les visiteurs ont opposé les vues du « site éternel » et celles qui, pour eux, n’étaient pas représentatives, car elles donnaient à voir des éléments parasites, des choses perturbant la conception qu’ils avaient des lieux. Cette séparation et la préférence marquée pour les photographies de « grands paysages emblématiques » sont révélatrices de la quête de la part des visiteurs, du paysage pittoresque et essentiel, celui qu’ils sont venus admirer et qui serait conforme à l’image idéale du grand site.Dans leur déplacement vers le « monument naturel », les visiteurs expriment un désir de nature « sauvage », « vierge » qui passe par l’exclusion des photographies montrant des espaces aménagés voire même des espaces marqués par la présence de l’homme. Cependant, cette demande de nature n’est pas dépourvue d’ambiguïtés puisque l’enquête a révélé qu’elle s’accompagnait, dans tous les sites, d’un besoin d’accès, de sécurité, d’entretien et de propreté… Des aménagements donc, mais des aménagements discrets, légers et bien intégrés au paysage. C’est donc finalement une certaine conception de la nature qui transparaît à travers l’analyse des résultats de l’enquête : une nature accessible, propre et aménagée avec parcimonie. Citadins ou périurbains dans leur grande majorité, les enquêtés appréhendent ainsi ces sites naturels remarquables comme des « espaces publics de nature », par analogie avec les espaces publics urbains. Des espaces naturels, d’accès libre et gratuit, ouverts à tous les individus, quels que soient leur âge, leur sexe, leur situation sociale, leur profession, leur appartenance religieuse… et constituant de la sorte des espaces de coprésence dans la différence.< Réduire
Mots clés
Perception De l'espace
Grand site de France
Site naturel
Tourisme méthodes de recherche
Photo-questionnaires
Analyse sensible de l'espace
Origine
Importé de halUnités de recherche