Le nom-titre : pérennité et extension de la personne collective. Étude d’un cas Polynésien.
Langue
fr
Communication dans un congrès
Ce document a été publié dans
Colloque international « Nomina », 2007-11-22, Bâle. 2007-11-22
Résumé
Cette communication s’appuie sur un terrain ethnographique (vingt mois) dans le Pacifique. La société wallisienne est une société à tradition orale où, avec les textes relevés sur place (récits, généalogies, rituels), ont ...Lire la suite >
Cette communication s’appuie sur un terrain ethnographique (vingt mois) dans le Pacifique. La société wallisienne est une société à tradition orale où, avec les textes relevés sur place (récits, généalogies, rituels), ont été enregistrés les commentaires des acteurs sociaux et étudiés les principes (organisation sociale, cycle rituel et système des représentations) auxquels ceux-ci nous renvoient.Le corpus des récits ainsi que les pratiques contemporaines usent de plusieurs formes de nomination qui sont mobilisées différemment selon les circonstances, en particulier, lors des cérémonies (2006, Cahiers de littérature orale). Une de ces formes présente de façon très accentuée la relation que la nomination établit entre le porteur du nom, ses ancêtres et le statut social. Cette forme, que nous appellerons « nom-titre » par commodité, distingue parmi les insulaires ceux qui ont été désignés par leur parentèle pour diriger la communauté au sein de la chefferie. Les noms-titres assurent ainsi sous une forme institutionnalisée la persistance à travers les générations d’un nom prestigieux - avec la charge coutumière qui lui est associée- mais également, et surtout, de la position sociale prééminente et du statut élevé qui lui sont attachés. Traditions orales, pratiques et représentations contemporaines, montrent ainsi que se constituent à travers les générations ce que l’on peut appeler des « personnes collectives ». Un point d’accroche de cette « personne » est l’ancêtre apical dont les porteurs ont successivement hérité du nom-titre. Un autre point est la compétence dont doit faire preuve la personne à qui le nom-titre est confié. A la différence des autres noms, donnés à la naissance ou sans cérémonie au cours de la vie, la transmission du nom-titre s’opère lors d’une investiture publique. Le destinataire devra alors l’incarner, le faire vivre (usant du « je » historique étudié par M. Sahlins, 1985) tant que la population lui laissera cette responsabilité (on est ici proche de la « représentation » étudiée par De Coppet, 1992). A partir de ce moment, l’usage du (ou des) noms(s) personnel(s) du récipiendaire de ce nom-titre disparaît hors du cercle des intimes, pour faire place à celui d’un nom qui confère temporairement le statut et l’autorité directe des porteurs précédents. Cette forme de nomination attire notre attention sur le rapport très particulier que le nom entretient, en Polynésie, avec le développement des relations sociales dans le temps et l’espace. Non seulement le nom-titre fixe dans la mémoire collective la personnalité et les actions remarquables de ses porteurs successifs, mais il détermine également le réseau de relations et le mode d’interaction que le porteur actuel entretient autour de lui, le temps de son mandat. Génération après génération, les porteurs du nom-titre assurent sa pérennité dans les récits anciens (où l’on constate la présence du même « personnage » dans des récits visiblement anachroniques) comme dans l’organisation sociale et cérémonielle de la société actuelle à la tête de laquelle ils siègent et qu’ils représentent face aux ancêtres.< Réduire
Mots clés
nom-titres
Wallis
Polynésie
Mots clés en anglais
nomination
tittes
Wallis Island
Polynesia
Origine
Importé de halUnités de recherche