L’érosion volontaire des montagnes au secours de la plaine « stérile » ou comment créer un sol fertile dans les Landes de Gascogne dans la seconde moitié du XIXe siècle
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fr
Article de revue
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Les Cahiers thématiques : architecture et paysage, conception, territoire, histoire. 2017 n° 17, p. 19-34
École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille ; Les éditions de la Maison des sciences de l'homme [2001-....]
Résumé en anglais
Connu pour son projet de chemin de fer trans-saharien, l’ingénieur des Ponts et Chaussées Adolphe Duponchel (1821-1903) publie en 1864 un ambitieux plan de fertilisation des Landes de Gascogne (Duponchel, 1864). Pour cela, ...Lire la suite >
Connu pour son projet de chemin de fer trans-saharien, l’ingénieur des Ponts et Chaussées Adolphe Duponchel (1821-1903) publie en 1864 un ambitieux plan de fertilisation des Landes de Gascogne (Duponchel, 1864). Pour cela, il propose un plan pour suppléer à la Nature en érodant le Massif pyrénéen et son piémont pour changer du tout au tout la nature des sols d’un vaste espace allant de l’embouchure de l’Adour à la pointe du Médoc et aux confins de l’actuel Lot-et-Garonne. Ce projet de création d’un nouveau sol dans les Landes de Gascogne associe deux représentations complémentaires de la plaine dont la mise en tension sous-tend la dynamique de l’ensemble du plan de Duponchel. D’abord la plaine non cultivée donc inculte et rapidement associée au désert, espace disqualifié qui justifie d’une action visant à l’inclure dans le progrès agricole et par la même dans le Territoire national alors en voie de finalisation. Ensuite, en espace substrat d’un projet visant à créer les conditions d’une mise en culture de la plaine jusqu’ici « stérile ». L’ensemble est mis en œuvre à travers une rationalisation technique ambitieuse qui vise à « arracher » des sédiments aux Pyrénées par l’utilisation de la force hydraulique, puis à les transporter via un réseau de canaux à l’échelle d’une large partie du sud-ouest de la France. Ainsi Duponchel ne vise pas tant à s’imposer à la Nature qu’à l’imiter et à reproduire son œuvre grâce au dernières innovations de l’hydraulique appliquée mises au service d’une Nature considérée, dans la tradition des élites éclairées du XVIIIe siècle, comme une puissance dynamique, productive qu’il convient d’entraver le moins possible (Desportes et Picon, 1997).< Réduire
Mots clés en anglais
Planification
ingénierie
nature
utopie
Landes de Gascogne
Pyrénées
Adolphe Duponchel
Origine
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