Les karsts à l’épreuve du temps : l’exemple de la Chine du sud-ouest
VANARA, Nathalie
Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés [TRACES]
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - UFR Géographie [UP1 UFR08]
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VANARA, Nathalie
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BRUXELLES, Laurent
Institut national de recherches archéologiques préventives [Inrap]
Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés [TRACES]
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Institut national de recherches archéologiques préventives [Inrap]
Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés [TRACES]
Langue
fr
Article de revue
Ce document a été publié dans
Karstologia. 2019, vol. 74, p. 1-14
Fédération française de Spéléologie / Association française de Karstologie
Résumé
Cet article montre l’intérêt de la mémoire du passé enregistrée dans les paysages superficiels et souterrains des milieux karstiques. Les karsts de la Chine du sud-ouest renferment une grande variété de milieux étagés de ...Lire la suite >
Cet article montre l’intérêt de la mémoire du passé enregistrée dans les paysages superficiels et souterrains des milieux karstiques. Les karsts de la Chine du sud-ouest renferment une grande variété de milieux étagés de 200 à 5 000 m d’altitude. Parmi ces milieux, ceux de la moyenne montagne (entre 500 et 1 500 m d’altitude) se distinguent car ce sont eux qui ont été les plus fortement perturbés par l’homme : pour cette raison, nos exemples s’intéresseront plus particulièrement aux provinces du Guizhou et du Hubei. Remonter la flèche du temps permet de comprendre l’évolution des paysages (§ I) avec l’homme, (§ II) sans l’homme et (§ III) de reconstituer les paléo-paysages. I- Le temps des hommes s’inscrit dans le temps court depuis la période contemporaine jusqu’au temps des premières sociétés (0-11 000 ans). Deux exemples ont été retenus : 1) pour l’exokarst, l’étude des dents de pierre comme indicateur d’une érosion des sols d’origine anthropique (Guizhou) ; 2) pour l’endokarst, une coupe sédimentaire dans le réseau de Dadong permet d’estimer un début d’agriculture sur brûlis légèrement antérieur à 10 000 ans BP (Hubei). II- Le temps de la géomorphologie est celui des paysages fonctionnels. Il correspond au temps moyen à mi-long (11 000 ans à 1-5 Ma). Les principaux moteurs qui régissent l’évolution des milieux sont 1/ le climat : une stalagmite active du Hubei à faible croissance a enregistré, au stade isotopique 3, une phase de type biostasique et 2/ la tectonique : les grottes-tunnels étagées du Guizhou représentent les jalons de la phase himalayenne. La transition du temps moyen au temps long (1-5 Ma) doit être recherchée au niveau de la haute surface et ses jalons karstiques (ponts naturels, mégadolines d’effondrement, couloirs résiduels et paléo-pertes perchées). L’abaissement des surfaces a fait disparaître les couches les plus récentes, notamment les basaltes du Permien. De ces roches, aujourd’hui disparues, il reste les altérites. III- Le temps de la géologie est celui du temps long (>5 Ma). La succession des cycles orogéniques a provoqué la disparition d’une colonne sédimentaire de plusieurs kilomètres, soit la disparition complète de paysages karstiques enregistrés désormais dans les sédiments marins, lacustres et continentaux. La fonction conservatrice des archives karstiques joue encore un certain rôle avec le maintien de deux types d’archives : les bassins rouges et les paléokarsts. Aujourd’hui, l’un des problèmes majeurs de ces régions réside dans l’érosion accélérée des altérites, consécutive des déboisements. Cette érosion constitue une perte irrémédiable à l’échelle de l’homme (temps court) car les calcaires sous-jacents (temps long) sont trop pauvres en insolubles pour permettre la reconstitution des sols (temps moyen).< Réduire
Mots clés
Chine du sud-ouest
environnement
paléoenvironnement
spéléo-karstologie
échelle de temps
Origine
Importé de halUnités de recherche