Sociologie du militantisme anti-extractivisme

Abstract

Cette thèse se propose d’analyser l’expérience du militantisme anti-extractivisme à travers le cas des mobilisations socioenvironnementale contre le projet d’exploitation de la formation d’hydrocarbures non conventionnels de Vaca Muerta dans les provinces de Neuquén et Mendoza, ainsi que dans les zones contiguës de l’Alto Valle du río Negro et du Cuyo, en Argentine. Les données collectées à partir de la consultation des documentations militantes, d’une cinquantaine d’entretien semi-directifs et par le biais d’observation in situ, ont permis de reconstituer les enjeux de ce conflit socio-environnemental en même temps que les formes d’actions et les raisons d’agir des militants. Depuis une décennie environ, diverses organisations et collectifs s’opposent à l’expansion de ce front pionnier extractiviste, s’engagent pour la préservation de l’environnement et défendent des « mondes de la vie quotidienne ». En effet, les militants contestent le déploiement d’un système technicien dont les logiques marchande et industrielle sont en inadéquation avec leurs expériences ordinaires, pratiques et affectives qu’ils font de leurs entours. En plus d’étudier certaines dimensions de cette controverse sociotechnique, notamment l’utilisation de la technologie de fracturation hydraulique (ou fracking), ces travaux de thèse font le pari de décaler le regard sur l’extractivisme et ses contestations en se concentrant également sur les dimensions sensibles de l’engagement. Ils tentent ainsi de rendre compte d’un aspect délaissé de ces mobilisations anti-extractivisme : le quotidien sur lequel elles reposent.