Une importation étrusque chez les Pétrocores : le protomé de Silène du sanctuaire gaulois de La Peyrouse (Dordogne)

Abstract

Le site de La Peyrouse (Saint-Félix-de-Villadeix, Dordogne), occupé entre le IIIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle ap. J.-C., est l’une des plus anciennes agglomération ouverte connues à ce jour en Gaule. Cet habitat, qui s’étend sur plusieurs hectares, possède une forte vocation commerciale et artisanale (comme en témoignent notamment les nombreux vestiges liés à la métallurgie du fer). La présence de la voie gauloise de long parcours qui traverse l’agglomération gauloise a vraisemblablement contribué à son rayonnement économique.Les fouilles archéologiques ont permis d'explorer le sanctuaire laténien de La Peyrouse, implanté sur le point sommital du site. Il s'agit du premier temple celtique découvert en Aquitaine. Ces opérations contribuent à mieux appréhender l’architecture du bâtiment, son évolution, ainsi que les pratiques cultuelles qui s’y déroulaient.Lors de la première campagne de fouilles, en 2020, un fragment de céramique d’importation méditerranéenne représentant un masque de Silène a été découvert. Cet objet provient d’une importante structure de fondation avec poteaux en bois de la porte d’entrée monumentale du sanctuaire. Ce protomé de Silène barbu ornait la base de l’anse d’une oenochoé ou d’un cratère en céramique à vernis noir produite par les ateliers de Malacena près de Volterra en Étrurie au cours de la première moitié du IIIe siècle av. J.-C.Cet article décrit le contexte de découverte de cette importation étrusque et s’attache aux questionnements que soulèvent cet objet et cette représentation de Silène, le fidèle compagnon de Bacchus.