Les festivals de cinéma comme plateformes de diplomatie culturelle dans les Balkans (2010-2020) : le soft power de l'image de marque nationale et des relations publiques culturelles

Abstract

Cette recherche vise à comprendre le rôle joué par les festivals de films dans la diplomatie culturelle de la région des Balkans, dans l'histoire récente (2010-2020). La problématique de recherche postule qu'ils créent un glissement de la propagande communiste yougoslave vers un autre type de persuasion et d'influence. Pour caractériser ce changement, quatre questions de recherche ont été posées : l'impact régional des festivals, leur image de marque nationale, leurs relations publiques culturelles et le rôle du soft power dans un processus potentiel de réconciliation entre des États récemment en conflit.La recherche a utilisé une méthodologie quali-quanti : l'analyse du discours des films primés combinée à des entretiens avec les principaux professionnels des festivals, ainsi qu'à des enquêtes auprès du public des festivals. Le corpus complexe était composé de trois études de cas : le festival du film de Pula (Croatie), le festival international du film FEST (Serbie) et le festival du film de Sarajevo (Bosnie-Herzégovine). Au total, 33 films ont été analysés, 17 professionnels ont été interviewés et 461 personnes ont été interrogées. Les principaux résultats montrent que les trois festivals du film ont un impact sur la configuration de la diplomatie culturelle dans les Balkans. Ils contribuent à une image de marque nationale positive et attirent l'attention sur les villes créatives du festival. Le processus de relations publiques a été particulièrement testé avec l'enfermement de Covid-19 qui a conduit à une communication en ligne accrue. Le pouvoir de réconciliation de la narration a été l'une des principales tendances qui ont émergé en termes de soft power. Cette recherche contribue au champ émergeant des études des festivals en insistant sur l'importance de la festivalisation et en soulignant les tensions à résoudre entre les « traditionalistes », les « modernistes » et les « hybridistes » à mesure que les festivals s’inscrivent entre espaces réels et virtuels.