Les transformations des structures de soin en addictologie : l’accessibilité des Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) pour les femmes insérées socialement

Abstract

Les structures de prise en charge et de soins liées aux usages de drogues françaises ont connu cette dernière décennie de nombreuses transformations (Rivoirard, 2012). Aujourd’hui, de nouveaux enjeux apparaissent pour les structures de soin. Deux populations majeures de la population échappent aux structures : les femmes (Vitte, 2018), et les personnes insérées socialement (OFDT, 2017). Cette communication vise donc à étudier la relation entre des femmes usagères de substances insérées socialement et les professionnels des CSAPA. Cette enquête qualitative repose sur 26 entretiens réalisés avec des femmes usagères de substances insérées socialement, et sur 8 entretiens menés avec des professionnels de soins liés aux addictions. Aucune des femmes rencontrées n'a été en contact avec une structure de soin, alors même que plusieurs déclarent avoir eu des conséquences négatives de leurs usages de drogues sur leur santé ou sur leur vie sociale. D'une part, les interrogées méconnaissent les structures de soin. D'autre part, elles ne s’identifient pas au public cible des structures. Les modalités d’actions spécifiquement dédiées aux femmes et aux personnes insérées socialement suscitent des controverses parmi les différents intervenants. On peut se demander si ces structures de soin visent à soutenir toutes les populations connaissant des troubles de l'usage de substances, ou si elles sont davantage dédiées au contrôle des populations considérées comme problématiques par les pouvoirs publics.