Radicalisation : de l'adversaire à l'ennemi
Langue
fr
Article de revue
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Regards Sociologiques. 2019 n° 53-54, p. 169-192
Association Regards Sociologiques
Résumé
Il est de tradition politique, en France, de dénoncer les tendances à la radicalisation de sonadversaire. Une étude systématique des discours politiques de 1980 à aujourd’hui a permis demettre en évidence une inflexion ...Lire la suite >
Il est de tradition politique, en France, de dénoncer les tendances à la radicalisation de sonadversaire. Une étude systématique des discours politiques de 1980 à aujourd’hui a permis demettre en évidence une inflexion notable du vocabulaire de la radicalisation entre 2003 et 2008,puis à partir de 2012 où il est employé pour désigner l’« ennemi intérieur ». À partir de 2012,les acteurs politiques font progressivement passer le terme du champ des rapports politiquespartisans et des luttes sociales au registre du terrorisme et de l’islam pour concentrerquasiment exclusivement son usage aux questions religieuses. Dans cet article, nous mettronsdonc en évidence les opérations de désignation de l’ennemi intérieur et de territorialisation dela menace qui lui est associée, spécifiquement localisée dans les « quartiers ». Nousmontrerons que la « radicalisation » sert d’opérateur, dans le discours politique, au glissementdu registre de l’adversaire politique à celui de l’ennemi voire du terroriste.< Réduire
Mots clés
radicalisation
adversaire
ennemi
Origine
Importé de hal