La fabrique savante de l'Europe : une archéologie du discours de l'Europe communautaire (1870-1973)
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fr
Thèses de doctorat
École doctorale
École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)Résumé
Cette thèse prend pour objet la construction d’un discours politique et social nouveau - celui de l’Europe communautaire. Ce processus est appréhendé comme le résultat du travail de multiples collectifs d’acteurs politiques ...Lire la suite >
Cette thèse prend pour objet la construction d’un discours politique et social nouveau - celui de l’Europe communautaire. Ce processus est appréhendé comme le résultat du travail de multiples collectifs d’acteurs politiques et savants. Ces collectifs ont contribué à l’invention du vocabulaire communautaire, d’une part, et à la normalisation de certains savoirs et interprétations des Communautés, d’autre part. Il s’agit alors de mettre en lumière les conditions historiques de ce travail collectif dans deux Etats fondateurs de la construction européenne – la France et l’Allemagne. L’enjeu est d’explorer tout à la fois les conditions de possibilité de l’innovation politique et les conditions de légitimation d’un objet politique nouveau. En mobilisant des sources historiques variées, ce travail retrace les carrières dans les débats communautaires de deux des définitions largement utilisées pour définir l’Europe communautaire jusqu’à aujourd’hui - la « supranationalité » et « l’économie sociale de marché ». L’étude croisée de leurs usages permet d’examiner les controverses politico académiques dans lesquelles l’Europe communautaire a été définie comme type institutionnel distinct (de l’Etat-nation) et comme mode de gouvernement spécifique (du marché). A rebours de l’hypothèse d’une « révolution communautaire », la thèse invite à réinscrire l’invention communautaire dans le temps plus long de la construction des Etats nationaux et de leurs savoirs. A l’opposé d’une lecture génétique de la construction communautaire comme déploiement d’un sens défini depuis les années 1950, elle donne à voir la diversité des interprétations et des savoirs qui ont été produits et se sont affrontés dans les premières, et identifie les conditions de leurs succès différenciés.< Réduire
Résumé en anglais
This dissertation aims to understand the construction of a new type of political and social discourse: that of the European Economic Community (EEC). This process is taken, on theone hand, to be the invention on the part ...Lire la suite >
This dissertation aims to understand the construction of a new type of political and social discourse: that of the European Economic Community (EEC). This process is taken, on theone hand, to be the invention on the part of political actors and scholars of a vocabulary and conceptual apparatus which made the EEC thinkable. On the other hand, the process is understood as the constitution of specialized disciplines which, by more or less success fully asserting their legitimacy to produce discourse on the EEC as an object, have contributed to rendering certain interpretations obligatory. The dissertation highlights the historical conditions in which actors have contributed to the emergence, circulation and stabilization of such knowledge in two founding member states of the EEC - France and Germany – up to the firstenlargement of the EEC in 1973. Beyond the specific case of European integration, the challenge is to explore the conditions both for political innovation and for the legitimization of a new political object. Making use of several types of historical source, the thesis retraces the careers of two of the definitions widely used to define the EEC up to the present - "supranationality" and the "social market economy". Examination of the uses of these terms makes it possible to identify and investigate politico-academic controversies in which the EEC has been defined as a distinct institutional type (of the nation-state) and as specific mode of government (of the market).In contrast to the hypothesis of a "revolution" in the EEC, the thesis calls for the reinsertion of the invention of the EEC into the longer history of construction of national states and government sciences. Contrary to a genetic interpretation of European integration as a definite project from the 1950s, it reveals the diversity of interpretations and knowledges which were produced and which competed with one another in the early years of the EEC, and identifies the conditions for their unequal success. Finally, the dissertation leads us to qualify the hypothesis of the formation of "common sense" about the EEC, emphasizing the national and disciplinary differences which persist in their interpretations.< Réduire
Mots clés
sociologie historique
sociologie des sciences
économie sociale de marché
construction européenne
supranationalité
innovation politique
Mots clés en anglais
historical sociology
sociology of science
social market economy
european integration
supranationality
political innovation
Origine
Importé de hal