Être une femme consommatrice de substances : violences de genre dans un marché illicite et dans les institutions sanitaires et répressives
Langue
fr
Communication dans un congrès avec actes
Ce document a été publié dans
Colloque Trajetvi "Parcours de violence conjugale et de recherche d’aide : comprendre, s’engager et agir contre les violences envers les femmes", 2021-11-03, Montréal.
Résumé
Les femmes consommatrices de substances psychoactives sont au croisement de plusieurs vulnérabilités (Stocco et al, 2000), et sont sous-représentées dans les institutions sanitaires et répressives (Vitte, 2018 et ...Lire la suite >
Les femmes consommatrices de substances psychoactives sont au croisement de plusieurs vulnérabilités (Stocco et al, 2000), et sont sous-représentées dans les institutions sanitaires et répressives (Vitte, 2018 et Jauffret-Roustide, 2017). Cette communication vise à mettre en avant les violences faites aux femmes usagères de substances insérées socialement, à la fois dans le milieu des ventes et des consommations de drogues, mais aussi dans les institutions sanitaires et répressives. Cette recherche s’inscrit dans le cadre de ma thèse en sociologie. Elle repose sur un corpus de 108 entretiens réalisés avec des femmes et hommes usagers de substances insérés socialement, des professionnels socio-sanitaires, des policiers et des acteurs et experts des politiques publiques liées aux drogues. Les usagères et usagers interrogés consomment majoritairement du cannabis quotidiennement, et d'autres substances à des fréquences variées. Bien qu'elles ne correspondent pas à la figure type de l’usager de drogues marginalisé, plusieurs des participantes ont subi des violences à un moment de leur trajectoire. Des violences verbales, lorsqu'elles se font harceler par des dealers ou consommateurs qui associent usage féminin de substances et disponibilité sexuelle. Des violences sexuelles : trois interrogées ont déjà subi un viol ou une agression sexuelle dans un contexte d’achat ou de consommation de drogues. Les violences, même involontaires, peuvent aussi provenir du secteur médical et répressif : les femmes usagères sont davantage stigmatisées que les hommes (Mutatayi, 2019), et plusieurs interrogées rapportent s’être déjà senties jugées vis à vis de leurs usages de drogues par des professionnels de santé. Une femme victime de viol s’est vue reprocher sa consommation de substances à plusieurs reprises lors de son parcours judiciaire. Poursuivre les recherches sur les trajectoires judiciaires et sanitaires des femmes usagères permettrait de mieux comprendre les obstacles qui leurs sont propres. Il est nécessaire de parfois questionner les pratiques institutionnelles pour assurer l’égalité de genre (Pederson, Greave et Pooles, 2014).< Réduire
Mots clés
genre
drogues
violences
soin
police
Origine
Importé de hal