"La propreté, ça a un prix !" Stratégies des travailleurs grévistes du nettoyage à Berlin pour se rendre visibles
Langue
fr
Communication dans un congrès avec actes
Ce document a été publié dans
Journée d'étude "Les acteurs invisibles de la politique", 2010-01-14, Pessac.
Résumé
Dans le secteur du nettoyage, fort de plus de 850 000 salariés en Allemagne, la convention collective (Tarifsvertrag) garantissant un salaire minimum de branche, de 8,15€ par heure dans l'Ouest de l'Allemagne et de 6,58€ ...Lire la suite >
Dans le secteur du nettoyage, fort de plus de 850 000 salariés en Allemagne, la convention collective (Tarifsvertrag) garantissant un salaire minimum de branche, de 8,15€ par heure dans l'Ouest de l'Allemagne et de 6,58€ par heure dans l'Est de l'Allemagne, a expiré au 30 septembre 2009. Face au risque que les nouvelles embauches ou les renouvellements de contrats ne se fassent à des niveaux de salaire inférieurs – pratique que certains employeurs mettent en place dès le 1er octobre – le syndicat IG BAU (Industriegewerkschaft Bauen-Agrar-Umwelt) s'est inscrit dans un processus de mobilisation long de plusieurs mois afin d'obtenir la signature d'une nouvelle convention collective maintenant les acquis existants et les renforçant. Après une première phase de négociation entre le syndicat et le patronat – la Fédération du nettoyage (Bundesinnungsverband des Gebäudereiniger-Handwerks) – qui se solde par un échec, un conflit oppose l'IG BAU revendiquant une augmentation du salaire minimum de 8,7% et les employeurs prêts à n'accorder qu'une augmentation de 2%. Le conflit se solde, suite à une grève des travailleurs du nettoyage à l'échelle fédérale, par la signature le 29 octobre 2009 d'une nouvelle convention collective assortie d'une augmentation du salaire minimum de 4,9% à l'Ouest et de 6,3% à l'Est. La revalorisation salariale finale apparaît certes en deçà des 8,7% initialement exigés et, tout en confirmant la tendance vers une égalisation des salaires des « nouveaux Länder » avec le reste de la République fédérale – exigence majeure de l'IG BAU - elle reste le produit d'un compromis entre les deux parties. Mais, en comparaison des autres branches subissant les effets de la crise économique – et devant parfois même accepter des réductions de salaire – la nouvelle convention collective dans le secteur du nettoyage a été saluée comme une victoire par le syndicat, du moins comme une victoire partielle par les principaux media. C'est que l'organisation d'une action collective de grande ampleur dans un secteur particulièrement touché par la précarité de l'emploi apparaissait de prime abord comme une gageure.< Réduire
Mots clés
travailleurs précaires
grévistes
Berlin (Allemagne)
enquête de terrain
travailleurs du nettoyage
construction identitaire
Origine
Importé de hal