A quoi servent les droits de l'homme? : action collective et changement politique au Cameroun et au Kenya
POMMEROLLE, Marie-Emmanuelle
Centre d'étude d'Afrique noire. Politique, sociétés, relations internationales au Sud [CEAN]
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POMMEROLLE, Marie-Emmanuelle
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Langue
fr
Thèses de doctorat
École doctorale
sciences politiquesRésumé
A partir d'une étude comparée d'organisations non-gouvernementales de défense des droits de l'Homme au Kenya et au Cameroun, notre travail montre que les droits de l'Homme, en tant que discours de revendication et de ...Lire la suite >
A partir d'une étude comparée d'organisations non-gouvernementales de défense des droits de l'Homme au Kenya et au Cameroun, notre travail montre que les droits de l'Homme, en tant que discours de revendication et de protestation, ne sont pas universellement efficaces. Les usages, par des groupes non étatiques, de ces principes reconnus par tous sont redevables des conditions de déploiement d'une action collective dans des contextes de récente libéralisation. L'émergence et les tentatives de pérennisation de ces nouveaux groupes politiques mettent en évidence les tensions entre contraintes historiques et marges d'invention encadrant tout type d'action collective. Alors que la forme inédite ou mimétique des organisations traduit les possibilités d'innovation face aux contraintes de l'environnement politique, le vivier de militants susceptibles d'user des droits de l'homme comme discours de revendication apparaît dépendant de l'histoire des oppositions dans ces pays. De plus, bien que la relative flexibilité des répertoires d'action concourt à sa diffusion à partir de supports divers, la disponibilité de discours et de symboles partagés et construits historiquement demeure déterminante pour énoncer les droits de l'Homme et asseoir leur légitimité. Enfin, si la participation des organisations de défense des droits de l'Homme à l'action publique se transforme au gré de leurs interactions avec les autorités, elle est tributaire des modes historiques de ces relations, et son efficacité est contrainte par les limites internes aux discours des droits de l'Homme et aux réformes menées en leur nom. Finalement, à la question de départ : "à quoi servent les droits de l'Homme?", ce travail répond qu'en tant qu'objet d'étude, les usages des droits de l'Homme permettent d'explorer les cultures du politique et certains mécanismes institutionnels des régimes étudiés ; il démontre, qu'en tant qu'objet de revendication et de protestation, les droits de l'Homme ne sont pas en eux-mêmes un vecteur puissant et suffisant du changement politique.< Réduire
Résumé en anglais
Through a comparative analysis of Human Rights groups in Kenya and Cameroon, our study demonstrates that Human Rights, as a discourse of protest, are not universally efficient. Whatever the universal acceptance of Human ...Lire la suite >
Through a comparative analysis of Human Rights groups in Kenya and Cameroon, our study demonstrates that Human Rights, as a discourse of protest, are not universally efficient. Whatever the universal acceptance of Human Rights, non-governmental organisations that defend them are heavily dependent on the conditions of collective action prevalent in contexts of recent political liberalisation. The creation and institutionnalization of Human Rights NGOs illustrate the tensions between the historical constraints and the margins of innovation underlying any collective action. If the new or mimetic structures of the NGOs reflect the possibilities of invention in a constraining political environment, the emergence of Human Rights activists is often framed by the history of political opposition in each country. Also, while the relative flexibility of their repertoires of action allow for the diffusion of Human Rights through a variety of media, historically-constructed discourses and symbols are a crucial factor in the enunciation and legitimation of Human Rights. Finally, if the interactions of NGOs with the State change progressively, they are primarily framed by history, and the influence of Human Rights NGOs over public policies is restricted by the internal limits of the Human Rights discourse itself and those of the reforms conducted on their behalf. This research thus argues that Human Rights are relevant research objects in the exploration of the political cultures and institutional mechanisms of regimes ; it shows however that they are neither a sufficient nor an efficient way of bringing about political change.< Réduire
Mots clés
Socialisation politique
Activisme
Kenya Droits de l'homme
Groupe de pression
Cameroun
Organisations non gouvernementales
ONG
Afrique
Droits de l'homme
Sociologie politique
Mots clés en anglais
Activism
Cameroon
Collective action
Human Rights
Kenya
NGO
Political change
Pressure group
Political sociology
Origine
Importé de halUnités de recherche