Coexistence des mondes ruraux et des agricultures
Langue
fr
N°spécial de revue/special issue
Ce document a été publié dans
Les Cahiers d’Outre-Mer. Revue de géographie de Bordeaux. 2017 n° 273
Presses universitaires de Bordeaux
Résumé en anglais
Bien que dans le monde la population urbaine soit devenue majoritaire (54 % en 2015), il n’y a jamais eu autant de ruraux qu’aujourd’hui (3,4 milliards en 2015) d’après la Banque mondiale. La population rurale devient ...Lire la suite >
Bien que dans le monde la population urbaine soit devenue majoritaire (54 % en 2015), il n’y a jamais eu autant de ruraux qu’aujourd’hui (3,4 milliards en 2015) d’après la Banque mondiale. La population rurale devient minoritaire parce que le nombre des urbains augmente beaucoup plus vite. Cette civilisation urbaine croissante et dominante confinerait-elle le rural à la marge du monde ? Non. Les questions alimentaires, en particulier celles de l’alimentation des villes, les imbrications de plus en plus complexes entre les systèmes de revenus de ménages s’appuyant sur des membres et des activités éclatés dans l’espace et dans le temps, montrent combien mondes ruraux et mondes urbains sont étroitement associés et liés à de nombreuses échelles. Partant, il apparaît pertinent de penser le rural et l’urbain ensemble à travers leurs relations elles-mêmes intégrées à d’autres échelles et associant des formes spatiales continues tels le territoire, le continuum urbain-rural, mais aussi le réseau avec ses discontinuités et ses fluidités. Cet ensemble est hétérogène voire paradoxal ; urbain et rural constituent une unité globale d’éléments différents, complémentaires et en tension, l’unité renvoyant à la cohérence, la globalité supposant aussi la cohérence de l’unité par rapport à une autre échelle. Les spécificités fondent justement les relations (certes le plus souvent dissymétriques particulièrement en matière de pouvoir), ces dernières pouvant apparaître incohérentes, par exemple le développement d’une métropole grâce au dynamisme du secteur agricole de son arrière-pays agricole sans que ce dernier ne profitât du développement. À moins que les rapports de pouvoir dissymétriques ne soient au fondement de toutes relations… Appréhender l’urbain et le rural dans une même organisation – un même système –, par l’angle de l’intégration, revient à penser l’unité avec la multiplicité « unitas multiplex » (Angyal, 1941, in Morin, 1977) : unité du tout basée sur leurs relations avec la multiplicité (spécificités du rural et de l’urbain, chacun ayant à leurs niveaux d’autres spécificités). Ceci étant, l’ouverture des mondes ruraux, les relations urbain-rural diversement intégrées à l’économie mondialisée et à une éventuelle culture globale ainsi que les phénomènes de coexistence des agricultures, des activités, des espaces et des échelles sont du ressort de complémentarités et de tensions, moteur de la dynamique du système urbain-rural, et ne tendent pas vers une homogénéisation du rural et de l’urbain. Cette introduction souligne quelques représentations du monde rural souvent confondu avec un espace de production agricole – paysan, et présente des modalités d’ouverture du monde rural à d’autres espaces à partir de logiques de diversification et d’intégration, autrement dit des modalités inédites de coexistence de la ville et de la campagne, de l’agriculture et de l’entreprenariat, du local et du global, de l’ici et de l’ailleurs, etc.< Réduire
Origine
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