Guerre, crises et prisons au Burundi : des contentieux pénitentiaires aux réformes carcérales au Burundi (1993-2019)
DESLAURIER, Christine
Institut des Mondes Africains [IMAF]
Institut de Recherche pour le Développement [IRD]
Les Afriques dans le monde [LAM]
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Langue
fr
Communication dans un congrès
Ce document a été publié dans
La prison au-delà des frontières, 2019-09-11, Agen.
Résumé
Le Burundi a traversé depuis plus d’un demi-siècle des « crises » à répétition dont l’intensité et la violence ont profondément marqué la société, mais aussi l’Etat et ses institutions. Le mot « crise » est un euphémisme ...Lire la suite >
Le Burundi a traversé depuis plus d’un demi-siècle des « crises » à répétition dont l’intensité et la violence ont profondément marqué la société, mais aussi l’Etat et ses institutions. Le mot « crise » est un euphémisme courant dans le pays pour évoquer ce qu’ont été en réalité des massacres à caractère politico-ethnique, des assassinats ciblés, des répressions brutales, ou plus prosaïquement des combats opposant forces régulières et rébellions armées qu’on tergiverse à nommer « guerre civile ». Près d’une dizaine de crises graves ont ainsi ponctué l’histoire du Burundi depuis son indépendance en juillet 1962, avec leur lot de morts, de blessés, de disparus, de déplacés internes, d’exilés et de prisonniers : en 1965, 1969, 1971, 1972-1973, 1988, 1991, 1993-2008, et il y a peu, en 2015… Dans ces tragédies récurrentes, le système carcéral a toujours été utilisé au-delà de ses fonctions punitives liminaires, comme un instrument de conservation du pouvoir et d’élimination des oppositions politiques ou ethniques. Les prisons se sont ainsi trouvées submergées par des afflux de détenus mis en cause pour des infractions de nature politique, ou de droit commun mais utilisées à titre politique. Des contentieux pénitentiaires concernant des centaines ou des milliers de prisonniers ont de la sorte été créés, qui sont devenus des enjeux centraux des discussions entre acteurs nationaux, et parfois internationaux, dans les phases de sortie de crise ou de négociations de paix. Leur règlement a suscité d’intenses débats publics sur la catégorie « politique » des détenus, sur le dévoiement de l’institution pénitentiaire à des fins de coercition politique, et sur les conditions dans lesquelles les détenus enfermés en masse pouvaient être massivement libérés. Finalement, ces épisodes d’excès carcéral, puis de dénouement des excès, sont devenus des moments d’action sur les prisons, en fabriquant indirectement les conditions de réformes du système pénitentiaire.Cette communication porte sur les plus récents de ces contentieux carcéraux, depuis celui dit « de 1993 », qui couvre en réalité une situation créée au cours d’une longue guerre civile entre 1993 et 2008, jusqu’à celui de 2015, encore irrésolu, produit par la répression de manifestations populaires et d’une tentative de coup d’Etat manqué. Les sources sur les contentieux des décennies précédentes existent mais sont lacunaires, tandis que ceux de 1993 et 2015 sont mieux renseignés, notamment par une documentation et des témoignages recueillis au cours d’enquêtes menées dans le cadre de deux projets collectifs entre 2010 et 2019. En analysant ces contentieux, il est possible d’éclairer les modalités selon lesquelles de nombreux prisonniers ont été libérés (commissions ad hoc, affranchissements provisoires, grâces, amnisties...) et les polémiques qui ont accompagné ces libérations. Mais surtout, il est permis de questionner comment la recherche ou l’imposition d’une issue aux litiges de l’inflation carcérale font bouger les lignes des politiques pénitentiaires, et peuvent inverser le sens des réformes, du progressisme à la régression.< Réduire
Project ANR
Économies de la peine et de la prison en Afrique - ANR-15-CE27-0007
Origine
Importé de halUnités de recherche