Introduction. Étudier la violence en Afrique : apport des sources, enjeux de terrain et considérations éthiques
MAINGRAUD-MARTINAUD, Cyrielle
Institut Français de Recherche en Afrique - Nigeria [IFRA-Nigeria]
Les Afriques dans le monde [LAM]
Institut Français de Recherche en Afrique - Nigeria [IFRA-Nigeria]
Les Afriques dans le monde [LAM]
MAINGRAUD-MARTINAUD, Cyrielle
Institut Français de Recherche en Afrique - Nigeria [IFRA-Nigeria]
Les Afriques dans le monde [LAM]
< Réduire
Institut Français de Recherche en Afrique - Nigeria [IFRA-Nigeria]
Les Afriques dans le monde [LAM]
Langue
fr
Article de revue
Ce document a été publié dans
Sources. Material & Fieldwork in African Studies. 2021-04-22 n° 2, p. 3-22
IFRA Nairobi
Résumé en anglais
Sujet majeur depuis Weber et Durkheim, la violence est un objet de recherche à fort pouvoir émotionnel, partisan et idéologique. S’il pose d’une manière exacerbée des questions qui concernent l’ensemble des sciences humaines ...Lire la suite >
Sujet majeur depuis Weber et Durkheim, la violence est un objet de recherche à fort pouvoir émotionnel, partisan et idéologique. S’il pose d’une manière exacerbée des questions qui concernent l’ensemble des sciences humaines et sociales, il requiert, parallèlement, des questionnements méthodologiques et éthiques spécifiques sur l’accès au terrain, la nature des sources collectées et les conditions de leur collecte, et la réflexivité du·de la chercheur·e. La définition de la violence comme fait social est, en outre, toujours relative et objet de débat. Elle ne peut se contenter de s’appuyer sur une neutralité axiologique qui, lorsqu’elle a trait à des pratiques violentes, risque d’entériner l’effacement de leurs actions et de leurs responsabilités par les bourreaux. Parce qu’elle charrie affects et considérations morales, la recherche sur les phénomènes violents nécessite une rigueur qui doit assurer sa légitimité au sein des sciences humaines et sociales et la préserver de toute forme de voyeurisme. L’une des principales questions qui se pose à l’analyse de ces phénomènes est, cependant, la compatibilité de l’exigence empirique avec l’intégrité physique et psychologique du·de la chercheur·e. Ce dossier est l’occasion de contribuer à la réflexion essentielle, sinon primordiale, sur le rapport à la violence dans la recherche en sciences humaines et sociales, en particulier sur le continent africain. L’enjeu, pour les chercheur·e·s, est en effet de ne pas abandonner le terrain des situations violentes aux seules interventions humanitaires et leurs analyses aux champs médiatique et de l’expertise. Si l’origine militaire du mot « terrain » renvoie à un espace de tension et de conflit, il s’agit aussi de s’interroger sur le risque d’investir l’étude de la violence en Afrique par défi ou par fascination d’un danger exotisé, notamment lorsque le terrain en contexte violent est mis en valeur de façon systémique malgré les risques physiques et psychiques qu’il fait courir aux chercheur·e·s, mais aussi à leurs assistant·e·s et à leurs interlocuteur·trice·s.< Réduire
Origine
Importé de halUnités de recherche