Prévention en période anténatale en France : facteurs associés et effets sur la santé mentale et la qualité de vie maternelle en période postnatale
Langue
fr
Thèses de doctorat
Date de soutenance
2021-12-16Spécialité
Pharmaco-épidémiologie, pharmaco-vigilance
École doctorale
École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)Résumé
La santé mentale des femmes en période périnatale est une priorité de santé publique. Première cause de décès maternel en France, les pathologies mentales et notamment la dépression postnatale (DPN) ont aussi des effets ...Lire la suite >
La santé mentale des femmes en période périnatale est une priorité de santé publique. Première cause de décès maternel en France, les pathologies mentales et notamment la dépression postnatale (DPN) ont aussi des effets sur la santé de la mère, du père et le développement de l’enfant. A l’heure où la promotion pour la santé (PPS) est devenue la clé de voute d’un système visant à gommer les inégalités sociales de santé, peu de travaux scientifiques se sont intéressés aux interventions anténatales de PPS que sont l’Entretien Prénatal Précoce (EPP) et la Préparation à la Naissance et à la Parentalité (PNP). Répondent-elles à leurs objectifs de dépistage et de prévention en termes de santé mentale et de qualité de vie (QV) ? Sont-elles les seules stratégies d’intervention mobilisables et sont-elles adaptées ?Pour répondre à ces questions, nous avons étudié au sein d’un échantillon de mères représentatif de la population française (Étude Longitudinale Française depuis l’Enfance-E.L.F.E.) : (1) les facteurs sociodémographiques et de santé associés à la pratique de l’EPP et/ou de la PNP (2) les liens entre la pratique de l’EPP et/ou de la PNP et les symptômes dépressifs postnataux (SDPN) à 2 mois post-partum évalué par l’ Edinburgh Post Natal Scale (EPDS) (3) les facteurs sociodémographiques, économiques, de santé de la mère, psychologiques, de santé de l’ enfant, et liés au soutien social associés à la QV physique et mentale des mères à 1 an post-partum évaluée par le SF-12.Pour atteindre ces objectifs nous avons mené trois études. Les résultats de notre première étude (n=14595 femmes sans jumeaux, vivant en couple et sans données manquantes) ont permis de montrer que l’EPP et la PNP concernaient préférentiellement des populations de femmes de bon niveau sociodémographique quand les femmes les plus vulnérables sur ce plan ne bénéficiaient pas plus souvent d’un EPP et accédaient moins fréquemment à la PNP. Les résultats de la deuxième étude (n=16411 femmes sans jumeaux et sans données manquantes sur la variable principale) ont permis de montrer que ces mesures anténatales concernaient une minorité de femmes (35 % avaient eu à la fois un EPP et une PNP, 26 % n'avaient eu aucune mesure préventive pendant la grossesse). Lorsque l’EPP et la PNP étaient associés, le taux de femmes présentant des SDPN légers à 2 mois post-partum (EPDS>10) étaient plus faible que lorsqu’elles étaient pratiquées séparément ou non faites. Il n’y avait pas d’association avec la présence de symptômes dépressifs cliniquement significatif à 2 mois post-partum (EPDS>12). Les résultats de la troisième étude (n=11514 femmes sans jumeaux et sans données manquantes pour la variable principale) ont permis de montrer que les facteurs influençant la QV des mères à 1 an post-partum sont nombreux et multidimensionnels et surtout souvent présents et identifiables avant et/ou pendant la grossesse. Il n’existait pas d’association entre le fait d’avoir bénéficié de l’EPP et/ou la PNP et la QV à 1 an post-partum.Nos résultats soulignent que les stratégies de PPS et de prévention que sont l’EPP et la PNP ne pourront, en l’état, être une réponse univoque à la problématique de la prévention en santé mentale périnatale. Intégrées dans un système de prévention et de soins gradués et coordonnés de l’anté au postnatal, ces interventions pourront répondre aux besoins spécifiques des femmes et des coparents. Si elles intègrent une vision écosystémique et se déclinent dans cette approche populationnelle, elles pourront être à la base d’un parcours de PPS à la hauteur du défi des «1000 premiers jours ».< Réduire
Résumé en anglais
Women’s mental health during the perinatal period is a public health priority. As the leading cause of maternal death in France, mental pathologies, and more specifically postnatal depression (PND), also have an impact on ...Lire la suite >
Women’s mental health during the perinatal period is a public health priority. As the leading cause of maternal death in France, mental pathologies, and more specifically postnatal depression (PND), also have an impact on maternal and paternal mental health and child development. At a time when health promotion has become the keystone of a system aiming to reduce social inequalities in health, few scientific studies have focused on antenatal interventions such as the Early Prenatal Interview (EPI) and preparation for birth and parenthood Antenatal Classes (ANC). Do they meet their screening and prevention objectives in terms of mental health and Quality of Life (QoL)? Are they the only intervention strategies that can be implemented and are they appropriate?To answer these questions, we studied, in a sample of mothers representative of the French population (French Longitudinal Study since Childhood-E.L.F.E.): (1) sociodemographic and health factors associated with EPI and/or ANC (2) associations between having had an EPI and/or ANC and existence of postnatal depressive symptoms (PNDS) at 2 months post-partum evaluated by the Edinburg Depression scale (EPDS) (3) associations between sociodemographic, economic, sociodemographic, economic, maternal health, psychological, child health, and social support factors and physical and mental QoL of mothers scored by the SF-12 at 1 year postpartum.To achieve these objectives, we conducted three studies. The results of our first study (n=14595 women without twins and living with a partner) showed that EPI and ANC concerned populations of women with a good sociodemographic level, whereas the most vulnerable women did not benefit more often from EPI and had less frequent access to ANC. The results of the second study (n=16411 women without twins and without missing data on the principal outcome) showed that these antenatal measures concerned a minority of women (35% had both EPI and ANC, 26% had no preventive measures during pregnancy). When EPI and ANC were combined, the rate of women with mild PNDS (EPDS>10) at 2 months postpartum was lower than when they were separately or not done. There was no association with the presence of clinically significant depressive symptoms (EPDS>12) at 2 months postpartum. The results of the third study (n=11514 women with no twins and no missing data on the principal outcome) showed that factors influencing maternal QoL at 1 year postpartum are numerous and multidimensional and especially often present and identifiable before and/or during pregnancy. There was no association between having received EPI and/or ANC and QoL at 1 year postpartum.Our results emphasize that the promotion and prevention strategies of EPI and ANC cannot, as they stand, be the only answer to the problem of prevention in perinatal mental health. Integrated into a system of prevention and care graduated and coordinated from ante- to postnatal, these interventions can meet the specific needs of women and their co-parents. If they integrate an ecosystemic vision and are applied in this population-based approach, they can be at the center of a preventive pathway that meets the challenge of the "first 1000 days".< Réduire
Mots clés
Préparation à la naissance et à la parentalité
Entretien prénatal précoce
Prevention
Depression postnatale
Qualité de vie
Facteur de risque
Mots clés en anglais
Postnatal depression
Antenatal classes
Prevention
Quality of life
Risk factor
Early prenatal interview
Origine
Importé de STAR