La mise en scène du culte d’un saint : la collégiale Saint-Hilaire de Poitiers
VOYER, Cécile
Centre d'études supérieures de civilisation médiévale [FRE 2792] [CESCM [Poitiers]]
Centre François-Georges Pariset
Centre d'études supérieures de civilisation médiévale [FRE 2792] [CESCM [Poitiers]]
Centre François-Georges Pariset
VOYER, Cécile
Centre d'études supérieures de civilisation médiévale [FRE 2792] [CESCM [Poitiers]]
Centre François-Georges Pariset
< Réduire
Centre d'études supérieures de civilisation médiévale [FRE 2792] [CESCM [Poitiers]]
Centre François-Georges Pariset
Langue
fr
Article de revue
Ce document a été publié dans
Pecia : ressources en médiévistique. 2005, vol. 8, n° 11, p. 141-162
Brepols
Résumé
La basilique funéraire Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, écrin pour le tombeau du premier évêque de l’Église locale, a été construite au XIe siècle. Le chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes offre des volumes ...Lire la suite >
La basilique funéraire Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, écrin pour le tombeau du premier évêque de l’Église locale, a été construite au XIe siècle. Le chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes offre des volumes propices à la hiérarchisation des espaces autour du tombeau, situé sous le sanctuaire. Le décor peint au début du XIe siècle contribue à les structurer. Un cycle apocalyptique se déroule sur le bandeau du rond-point de colonnes, des cycles hagiographiques de Martin, Philibert et Quentin sont figurés dans les chapelles rayonnantes nord, nord-est et sud-est, de nombreux saints en habits sacerdotaux sont peints sur les parois du déambulatoire et de la chapelle méridionale. Outre les restes saints de saint Hilaire, la collégiale possédait, depuis l’époque carolingienne, les reliques des saints Martin et Quentin dont l’existence est connue par les inscriptions d’Alcuin. Il est également mentionné par Alcuin un autel consacré à saint Philibert. La pérennité des cultes semble avoir été assurée à Saint-Hilaire de l’époque carolingienne à la période moderne. Les images des saints étaient vraisemblablement en liaison avec l’autel où étaient déposées leurs reliques, conformément à la pratique d’orner de la passion des saints les reliquaires dont ils conservent les restes. Une des scènes du cycle apocalyptique, située dans l’axe de l’autel, évoque le passage du chapitre IV du livre où les anges distribuent des étoles aux âmes des élus, « égorgés pour la parole de Dieu ». Or, dans l’exégèse, les élus du chapitre IV sont les prêtres de Dieu du chapitre XX, représentés sur les murs du déambulatoire et dans l’absidiole sud. Le chevet de Saint-Hilaire a été conçu comme une vaste entreprise d’élaboration hagiographique de la communauté canoniale autour du tombeau du premier évêque de Poitiers. Les saints figurés et les reliques conservées dans les chapelles sont liés par leur histoire à l’Église locale, fondée par Hilaire. L’entretien de la mémoire en construction du diocèse est affirmé par la représentation des plus anciens successeurs d’Hilaire, peints sur les piles de la travée orientale de la nef – sept sont aujourd’hui conservés, la nef ayant été détruite. Si la tombe du saint est la pierre de fondation de l’Église locale, les évêques en sont les piliers.< Réduire
Mots clés
Moyen Âge
culte des saints
collégiales
Poitiers
architecture religieuse
Origine
Importé de halUnités de recherche