Les Brochon et la municipalité de Bordeaux : destins croisés du milieu du XVIII e au milieu du XIX e siècle
Langue
fr
Chapitre d'ouvrage
Ce document a été publié dans
Hommes de loi et politique (XVIe-XVIIIe siècles. 2007
Résumé
« Cette difficile tâche, je ne l'ai pas désiré, tant je la redoutais ! et cependant, je dois l'avouer, en l'acceptant, j'ai senti dominer en moi le bonheur de pouvoir me dévouer tout entier à cette ville dont j'étais fier ...Lire la suite >
« Cette difficile tâche, je ne l'ai pas désiré, tant je la redoutais ! et cependant, je dois l'avouer, en l'acceptant, j'ai senti dominer en moi le bonheur de pouvoir me dévouer tout entier à cette ville dont j'étais fier d'être l'enfant avant d'avoir l'insigne honneur d'en être le chef, de pouvoir lui donner sans réserve tout ce que j'ai dans la tête et dans le coeur de forces et de volonté ! Il y a tant de bien à faire à Bordeaux ! tant de réformes à opérer ! tant de progrès à accomplir ! tant de plans à réaliser ! qui ne se sentirait heureux et honoré d'être appelé à une si belle mission ! … » 1. C'est en ces termes, dignes du prétoire, que, le 31 décembre 1863, Guillaume-Henri Brochon, qui vient d'être nommé maire par Napoléon III, prononce son discours d'intronisation comme premier magistrat de Bordeaux. Songeait-il alors à son arrière-grand-père qui avait accédé aux fonctions municipales sous le règne de Louis XV, un siècle auparavant ? C'est en quelque sorte en héritier que Guillaume-Henri accède à la mairie, héritier de deux jurats, son arrière-grand-père et son grand-père, héritier aussi de cinq générations d'avocats. Il est, à ce titre, très représentatif de ces dynasties municipales qui ont participé à l'administration des grandes comme des petites villes sous l'Ancien Régime comme au XIX e siècle, et plus particulièrement, de celles, assez peu nombreuses, on peut le penser, qui ont traversé les soubresauts politiques que le pays a connus depuis 1789. Peu d'études ont en effet porté jusqu'ici sur le devenir des élites municipales d'Ancien Régime. Si l'on s'est préoccupé du renouvellement sociologiques des milieux dirigeants, peu a été fait sur les familles 2. Sur deux siècles et pendant cinq générations successives, l'ascension d'une famille n'est pas un long fleuve tranquille et les périodes, sinon de revers, du moins d'effacement, alternent avec les succès.< Réduire
Origine
Importé de halUnités de recherche