Entre les années 1830 et la Seconde Guerre mondiale, le monde rural connut des transformations multiples, aussi bien dans les campagnes dynamiques que dans celles plus défavorisées, telles que la Double. Loin de surestimer le changement survenu dans cette région, l’auteur se propose de le définir, de l’observer sous tous ses aspects, d’en comprendre les mécanismes et les modalités, d’en mesurer les enjeux et les limites. L’étude, volontairement localisée, permet une approche globale des métamorphoses survenues en un siècle, sans enfermement thématique. Elle rend possible une analyse fine des facteurs structurels, mais aussi et surtout des acteurs politiques, économiques et sociaux qui en furent à l’origine. Les cantons choisis de Montpon et Mussidan, s’étendent sur la forêt de la Double et la vallée de l’Isle qui la longe. Le constat des transformations économiques constitue un préalable à l’observation des conditions et des agents qui les initièrent, comme à celle des évolutions sociales qui les accompagnèrent. A la mesure d’une contrée a priori relativement désavantagée, quelles sont les métamorphoses observées en un siècle ? Quelles perceptions en eurent ceux qui les vécurent au quotidien ? Si elle porte sur un espace restreint, cette étude est l’occasion de réinterroger le rural en analysant la « modernisation », certes timide, d’un « pays » pauvre dont on a plus souvent souligné l’immobilisme que le changement. Corinne Marache présente dans Les métamorphoses du rural, le destin d’une région forestière humide, « pays de fièvres » au début du XIXe siècle, progressivement assainie, désenclavée et qui épouse à sa manière le progrès en marche, par petites touches et avec des décalages temporels évidents.< Réduire