Stylistique des formes brèves
hal.structure.identifier | AMERIBER : Amérique latine, Pays ibériques [AMERIBER] | |
dc.contributor.author | BRAVO, Federico | |
dc.contributor.editor | Nadine Ly | |
dc.date.issued | 2007 | |
dc.description.abstract | Je n'ai fait cette lettre-ci plus longue que parce que je n'ai pas eu le loisir de la faire plus courte. Pascal. Le bref relève-t-il d'une esthétique de l'inachèvement ou au contraire d'une poétique de la clôture ? Est-ce d'abord une contrainte ou une structure ? Une forme brève peut-elle être longue ? Est-ce un mode d'énonciation ? La notion de forme brève recouvre-t-elle une notion cohérente et pertinente ? Bref : qu'est-ce qu'une forme brève ? Essayons plutôt de dire ce qu'elle n'est pas. Le bref n'est pas l'exigu, même si on ne peut faire l'économie du critère quantitatif ou, du moins, différentiel qui le fonde. « Le bref n'est pas le court, même s'il a quelque chose à voir avec lui 1 » et si le bref se manifeste principalement - mais pas nécessairement - sous l'espèce du court. Le bref n'est pas le discontinu, même s'il se donne souvent à lire comme un fragment et si son exiguïté le prédestine à des modes de composition fragmentaires, à une écriture discontinue, brisée, parcellaire, morcelée. La brièveté n'est pas un format, même s'il s'agit bien d'une forme. La brièveté n'est pas la concision, même si la concision se définit comme un certain type de rapport entre extensité de la lettre et intensité du sens ou, pour reprendre la formulation de Nietzsche, entre un «minimum dans le volume et dans le nombre de signes» et un «maximum dans leur énergie». La brièveté n'a pas de statut rhétorique défini même si la brevitas (c'est-à-dire le sermo brevis) désigne une virtus, c'est-à-dire une modalité et (dans le sens scholastique) une qualitas de la formalisation 2» qui réfère à la fois (bien qu'à des degrés divers) à la dispositio des éléments, à l'elocutio et à la narratio. Au choix d'une forme brève ne correspond pas une pratique proprement stylistique de la brièveté qui peut être le produit d'un écrasement, d'une miniaturisation, d'une éviction mais qui n'est pas nécessairement le résultat d'une quelconque manipulation. Plus loin encore et pour paradoxal que cela puisse paraître, la brièveté n'est pas le trait constitutif et permanent de toutes les formes qu'on a coutume d'appeler brèves : le bref favorise le concis, mais n'empêche pas le prolixe ; il ressortit souvent au procédé de la condensation, mais n'interdit pas l'amplification : si le bref en dit long, ce n'est pas parce qu'il dit plus mais parce qu'il dit autrement. Ce sont sans doute toutes ces difficultés qui ont amené Paul Zumthor à écrire de 1 Bernard Roukhomovsky, Lire les formes brèves, Paris, Nathan, 2001, p. 4. 2 Paul Zumthor, «La brièveté comme forme», Genèse, codification et rayonnement d'un genre médiéval : la nouvelle, Actes du colloque international de Montréal, Montréal, Plato Academic Press, 1983, p. 3. | |
dc.language.iso | fr | |
dc.publisher | Presses universitaires de Bordeaux | |
dc.source.title | Littéralité 5 Figures du discontinu | |
dc.title | Stylistique des formes brèves | |
dc.type | Chapitre d'ouvrage | |
dc.subject.hal | Sciences de l'Homme et Société | |
bordeaux.page | 21-34 | |
bordeaux.title.proceeding | Littéralité 5 Figures du discontinu | |
hal.identifier | hal-02955467 | |
hal.version | 1 | |
hal.popular | non | |
hal.audience | Internationale | |
hal.origin.link | https://hal.archives-ouvertes.fr//hal-02955467v1 | |
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