La pollution atmosphérique est considérée comme le principal facteur de risque environnemental de l'incidence et de la progression de certaines pathologies. Des études épidémiologiques ont montré l’association entre des ...
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La pollution atmosphérique est considérée comme le principal facteur de risque environnemental de l'incidence et de la progression de certaines pathologies. Des études épidémiologiques ont montré l’association entre des particules présentes dans la pollution atmosphérique (PM pour particulate matter) et le faible poids de naissance, le retard du langage et les troubles du comportement de l’enfant. Ces particules sont constituées d'une gamme de particules de tailles hétérogènes, dont les particules nanométriques (PN), définies comme des particules de taille inférieure à 100 nanomètres. Ces PN pourraient être responsables des effets délétères observés sur la santé en lien avec la pollution atmosphérique. Les données animales montrent que les PN inhalées peuvent induire une toxicité sur le fœtus par leur passage à travers la barrière placentaire ou par un mécanisme inflammatoire systémique. Majoritairement constituées de particules de carbone, il a été rapporté que les niveaux d’exposition aux PN sont plus élevés en milieux professionnels qu’en milieux non-professionnels. L’objectif de cette thèse est d'étudier l'association entre l'exposition professionnelle aux PN émises de façon non intentionnelle (PNNI) durant la grossesse et le développement in et post utero de l’enfant et spécifiquement : 1) l’association entre l’exposition professionnelle maternelle aux PNNI et le petit poids pour l'âge gestationnel (PAG) ; 2) l’association entre l’exposition professionnelle maternelle aux PNNI de carbone durant la grossesse et le PAG, le périmètre crânien (PC) à la naissance et à deux ans de vie ; 3) l’association entre l’exposition professionnelle maternelle aux PNNI de carbone et le développement du langage et le comportement de l’enfant à deux ans. A partir des données de l’Étude Longitudinale Française depuis l’Enfance (ELFE), nous avons inclus les mères qui ont travaillé durant la grossesse ainsi que leurs enfants. Les expositions aux PNNI et aux PNNI de carbone ont été évaluées par la matrice MatPUF (matrice emploi-exposition aux particules ultrafines). Nous avons montré une association significative entre l’exposition professionnelle maternelle aux PNNI durant la grossesse et le PAG (RCa : 1,63, IC à 95% :1,22, 2,18). De même, une association significative entre l'exposition professionnelle maternelle aux PNNI de carbone durant la grossesse et le PAG (RCa : 1,80, IC à 95% : 1,29, 2,46) a été trouvée, plus particulièrement pour les mères qui ont travaillé jusqu’au deuxième (RCa : 1,84, IC à 95%: 1,13, 3,02) et au troisième trimestre (RCa : 1,80, IC à 95% : 1,10, 2,95) de grossesse. Nous n’avons pas mis en évidence d'association statistiquement significative entre l’exposition professionnelle maternelle aux PNNI de carbone et le PC. Enfin, nos résultats sont en faveur d’une association entre l’exposition aux PNNI de carbone et un retard de développement du langage de l’enfant à deux ans (RCa :1,34 ; IC à 95% :1,00, 1,80) mais pas avec des troubles du comportement (troubles du spectre autistique) à deux ans. Ce travail de thèse a permis, d’apporter des connaissances nouvelles sur les effets de l’exposition professionnelle maternelle aux PNNI sur le PAG et le développement de langage de l’enfant à l’âge de deux ans. Ces recherches doivent être poursuivies afin d’adapter les recommandations et les politiques de prévention sur l’exposition des femmes enceintes en milieu professionnel.
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