Les mécanismes de régulation de la pêche récréative aux poissons migrateurs face aux hétérogénéités des préférences

Abstract

Cette thèse s’inscrit dans le paradigme des services écosystémiques comme fondement de la conservation de la biodiversité. Elle défend l’idée selon laquelle, la conservation des espèces en danger peut s’appuyer sur le maintien de leurs usages récréatifs. Se pose cependant la question de la régulation de ces usages récréatifs. Pour répondre à cette question, la thèse propose une analyse microéconomique des mécanismes de régulation à mettre en place pour encadrer la pêche récréative aux poissons migrateurs. Elle met en place la méthode des expériences de choix discrets, pour appréhender l’optimalité des mesures envisagées du point de vue des pêcheurs. Le chapitre 1 fait le point sur la valeur récréative des différents outils de régulation et leur impact sur le bien-être des pêcheurs, en s’appuyant sur une méta-analyse des résultats des études récentes ayant eu recours à la méthode des expériences de choix. Le chapitre 2 décrit l’ensemble des protocoles empiriques développés. Les résultats des modélisations économétriques axées sur le traitement des hétérogénéités des préférences développées dans le chapitre 3 montrent qu’en moyenne l’interdiction de la pêche récréative engendre globalement une perte d’utilité. En revanche, les pêcheurs adoptant le no-kill, et ceux ayant des préoccupations environnementales peuvent manifester une certaine préférence pour l’interdiction de la pêche. Le chapitre 4 conduit une analyse économétrique qui aboutit à des évaluations de variations de bien-être pour des scénarios de régulation types. Ces évaluations montrent que les bénéfices attendus d’une régulation monétaire sont quasi-identiques à ceux de l’instauration d’un quota, quand les deux types de régulation sont censés produire les mêmes résultats écologiques, et les mêmes conditions de pêche. Néanmoins, l’analyse des débriefings avec les pêcheurs à l’issue de l’expérience de choix fait nettement ressortir que les pêcheurs sont défavorables à l’instauration d’un permis.