L'oikonomos dans les cités grecques aux époques classique et hellénistique

Abstract

Dans les cités grecques, et particulièrement dans les systèmes démocratiques, l’exercice des magistratures amenait de nombreux citoyens à manier de l’argent public. L’oikonomos est l’une des magistratures financières civiques qui s’épanouit dans l’ensemble du monde grec à la fin de l’époque classique et pendant la période hellénistique, et plus précisément en Asie Mineure et dans les cités du Pont-Euxin.Le terme oikonomos renvoie à l’administration de l’oikos, l’unité économique et sociale de la société grecque. L’organisation de l’oikos et les pratiques déployées pour assurer la survie et le développement de ses membres, correspondent à des principes élémentaires connus depuis les poèmes épiques. À partir de la fin du Ve siècle, l’oikonomos est identifié comme détenteur d’une technè qui suscite les réflexions philosophiques dans la cité d’Athènes. Il est reconnu comme l’agent de la pratique de l’oikonomia, la science de la gestion domestique. À une époque de changements économiques, politiques et sociaux importants, les philosophes et les prosateurs font le lien entre la gestion domestique et l’administration des affaires de la cité. Grâce à l’apport des sources littéraires, notre enquête permet d’identifier et de comprendre le passage qui s’effectue à la fin du IVe siècle entre l’oikonomos, gestionnaire de l’oikos et la magistrature civique. Dans un second temps, l’étude des sources épigraphiques met en lumière le rôle et la place de la magistrature dans les cités où elle est attestée. Le plus souvent magistrat unique, l’oikonomos intervient à la fois dans le règlement des dépenses et dans la prise en charge matérielle des honneurs décrétés par la cité. Néanmoins, il n’est pas le seul magistrat. Trésoriers, néôpes ou d’autres magistratures, financières ou non, ont des rapports étroits avec l’oikonomos. L’analyse de leurs relations apporte des éléments de compréhension à la fois sur les attributions des oikonomoi, sur la chaîne des responsabilités engagées dans le processus de publication et de résolution des honneurs et enfin sur la gestion des finances des cités.