Suivi des infections du site opératoire au CHU de Limoges. Bilan de quatorze années de surveillance et évolution vers une automatisation

Abstract

Les ISO sont les 2èmes infections associées aux soins en France et ont des conséquences humaines et économiques majeures. La mise en place de leur surveillance est un élément primordial dans leur prévention. L’objectif ce travail était de décrire la méthode de surveillance réalisée au CHU de Limoges, d’étudier son impact sur le taux d’ISO et d’analyser les facteurs de risques associés. L’intérêt et la faisabilité de la mise en place d’une surveillance semi-automatisée a ensuite été évalué. La méthode de surveillance effectuée dans notre établissement se basait sur un envoi hebdomadaire de formulaire de déclaration des ISO aux chirurgiens. Cette surveillance était réalisée en continue, sur toutes les interventions réalisées dans les 8 services de chirurgie participants, depuis plus de 15 ans. Durant les 14 années de surveillance analysées dans ce travail, 184 779 interventions ont été validées par le chirurgien et le praticien hygiéniste pour la présence/l’absence d’ISO et 3 270 ISO ont été recensées. Le taux d’ISO a diminué significativement de plus de 50% sur cette période, de 3,0% en 2003 à 1,1% en 2016. Les facteurs de risques habituellement décrits dans la littérature étaient associés à un risqué d’ISO plus élevé dans notre population : sexe masculin, durée d’hospitalisation préopératoire ≥2j, durée d’intervention augmentée, âge avancé et scores de risque élevés. L’étude de la mise en place d’une surveillance semi-automatisé a montré que l’utilisation d’un algorithme classant les interventions chirurgicales entre les catégories forte probabilité et faible probabilité d’infection présenterait de bonnes performances : sensibilité de détection des ISO supérieure à 90% et charge de travail diminuée de plus de 70% pour les 3 types d’intervention étudiés. Ce travail a montré l’efficacité de notre méthode de surveillance sur la réduction du taux d’ISO et permis d’envisager l’évolution de celle-ci afin de réduire la charge de travail qu’elle induit.