L’élastographie impulsionnelle par FibroScan et son évolution sont prédictives de la survie sans transplantation chez les patients atteints de cholangite biliaire primitive

Abstract

L’objectif était d’évaluer la valeur pronostique du FibroScan (FS) ainsi que de son évolution au cours du temps sur la survie globale sans transplantation hépatique des patients atteints de cholangite biliaire primitive (CBP), uniquement mise en évidence dans une étude monocentrique à ce jour. Tous les patients atteints de CBP, majeurs, non greffés suivis au sein de 4 centres hospitaliers universitaires Français étaient inclus à la date du FS où un bilan biologique était réalisé. La variation de valeur de FS (ΔFS) était calculée lors du suivi à 1 et 3 ans. Etaient recueillis rétrospectivement : la survenue d’un décès ou d’une greffe hépatique, les complications hépatiques (ruptures de varices, décompensation ascitique, et carcinome hépatocellulaire) et les cancers non hépatiques. Notre cohorte était composée de 489 patients avec 90% de femmes de 58 ans d’âge médian. Il y avait 23 évènements (8 greffes et 15 décès), 14 complications hépatiques, et 17 cancers sur un suivi médian de 54 mois. Sur les 1305 FS relevés, seuls 7.9% d’entre eux étaient un échec ou ininterprétables. La survie à 5 ans était de 96.1%. En analyse multivariée, les facteurs indépendamment associés à la survenue d’un décès ou d’une greffe hépatique étaient : le FS ≥10kPa (HR= 9.89 ; p=0.01) la bilirubinémie (HR= 1.06 ; p<0.0001) et le taux de prothrombine (HR=0.95 ; p=0.001). Le FS avait une excellente performance pronostique pour prédire la survie sans transplantation avec un C-index à 0.962, et la survenue de complications hépatiques avec un C-index à 0.968. Sur les 305 patients avec FS de suivi, le ΔFS était le seul facteur indépendamment associé à la survie sans transplantation avec HR 1.082 [1.01 ; 1.16]. Au-delà d’une valeur fixe de FS dont les performances pronostiques sont excellentes, c’est sa progression au cours du temps qui conditionne la survie globale chez les patients atteints de CBP.