Impact hémodynamique maternel de la dose d’induction de thiopental lors de l’anesthésie générale pour césarienne. Étude de pratique

Abstract

Introduction : en France, 20% des naissances ont lieu sous césarienne, dont 3,6% sous anesthésie générale (AG). Devant les risques de l’AG chez la parturiente (hypotension, hypoxie, inhalation, mémorisation), elle n’est proposée qu’en dernier recours. Historiquement, le thiopental était employé, pour sa rapidité et sa courte durée d’action, la qualité hypnotique et la stabilité hémodynamique. En contexte d’urgence, les praticiens ont tendance à augmenter la posologie de thiopental à l’induction. Cette étude a pour but de faire un état des lieux des pratiques sur les doses de thiopental et d’en évaluer les conséquences hémodynamiques et leur prise en charge lors d’une AG pour césarienne. Matériel et méthode : toutes les patientes ayant reçu une AG au thiopental pour césarienne au CHU de Bordeaux du 01/01/2020 au 31/12/2021 ont été incluses. Les données démographiques, anesthésiques et hémodynamiques per opératoire ont été recueillies. Résultats L’étude a inclus 215 parturientes. La dose moyenne de Thiopental employée était de 7,81±2,49mg/kg de poids de grossesse. La diminution de pression artérielle systolique (PAS) de plus de 20% est associée à une dose totale plus importante de thiopental (p=0,048) mais cette association disparaît pour la dose rapportée au poids de grossesse (p=0,242). Après exclusion des patientes ayant eu une rachianesthésie première, on ne trouve plus d’association entre la dose totale de thiopental et la survenue d’une hypotension (p=0,077). Les chutes de PAS de 20% et de 40% sont associées à une hypotension avec PAS inférieure à 90mmHg (p<0,001). L’utilisation de vasopresseurs est associée à une PAS<90mmHg (p<0,001) et à la chute de PAS de 40% (p 0,009). Conclusion : il n’y a pas de corrélation entre la dose de thiopental et l’hypotension de la parturiente lors de la césarienne sous AG. On ne peut cependant exclure un impact sur le bien-être fœtal. Des études complémentaires sont à mener pour mieux prévenir l’hypotension artérielle maternelle sous AG.