Sports collectifs, handicap et inclusion

Abstract

Dans quelle mesure des personnes avec une incapacité, due par exemple à une déficience motrice, sensorielle, intellectuelle, ou à un trouble significatif et durable, peuvent-elles participer avec profit à des sports collectifs avec des partenaires et adversaires dont le niveau de jeu leur est très supérieur ? En d’autres termes, quelles sont les conditions de cette participation ? Une conception interactive du handicap est notamment mise en avant, qui bouscule la vision simpliste, médicale et catégorielle que l’on peut en avoir, et qui invite à mobiliser des modalités d’enseignement qui conjuguent la prise en compte des singularités et l’attention à construire du commun. Puis sont décrites des stratégies qui visent à organiser des rencontres sportives plus équitables, notamment la catégorisation des joueurs et des règles et la personnalisation flexible des règles. Il est ensuite souligné que l’ouverture à la complexité du réel, caractérisée par la pluralité et la dynamique des éléments étroitement associés qu’il contient, irrigue la réflexion sur l’inclusion en sport collectif des personnes en situation de handicap. Faisant écho aux concepts de reliance et de dialogique promus par Edgar Morin, elle conduit à dépasser les dimensions épistémologique et pédagogique à partir d’un point de vue anthropologique et éthique.