EQUAVEG -Développement d'un outil d'Evaluation de la QUAlité sanitaire des VEGétaux avant récolte vis-à-vis de la présence dans les sols d'éléments traces métalliques

Abstract

Le projet EQUAVEG s’est intéressé au développement d’un capteur passif innovant pour évaluer les capacités de transfert des ETM (éléments traces métalliques) du sol vers des plantes afin d’anticiper la qualité sanitaire d’une production végétale à l’échelle de la parcelle dans la perspective d’un diagnostic rapide. Ce capteur, nommé DMGS, est conçu à partir de milligels diffusifs (Diffusive MilliGels, DMG) synthétisés par un procédé millifluidique innovant et incorporant des nanoparticules chélatantes. Le cadmium, le plomb et le cuivre ont été choisis comme éléments tests. Les capteurs ont été expérimentés sur deux végétaux cultivés dans des conditions bien différentes : la laitue, cultivée en sol sous abri et en plein champ, et le cresson, cultivée en milieu liquide. Les capacités de prédiction de la biotodisponibilité du capteur DMGS ont été comparées à un capteur passif déjà utilisé et considéré comme pertinent sur les sols contaminés, le capteur DGT (Diffusive Gradient in Thin Films). Les essais visant à définir de nouvelles conditions d’utilisation des DMGS dans des eaux et des sols ont montré que la mise en contact direct avec le sol in situ engendre une grande variabilité des mesures réalisées du fait de l’inhomogénéité du sol et de la variabilité des conditions environnementales (température, humidité). Les conditions d’utilisation du capteur ont alors été totalement revues : en conditions contrôlées (en laboratoire après échantillonnage du sol), à partir de solutions de sol générées selon un protocole établi qui a été développé et évalué spécifiquement pour ce projet. Parallèlement, il a été mis en évidence aucune corrélation significative entre les quantités de Cd des feuilles de cressons et les flux en Cd mesurés par le capteur DGT soit dans l’eau, soit dans le sol dans lequel les plantules de cresson germent. Le capteur DGT n’est ainsi pas pertinent pour une culture semiaquatique telle que le cresson. En revanche, utilisé au laboratoire en conditions contrôlées sur sol humide, il permet de prédire la concentration accumulée dans des feuilles de laitue Batavia cultivées sur des solsn’ayant pas reçu de fertilisation minérale. Ce dispositif est donc tout à fait pertinent pour l’agriculture biologique.