Arts et design indiciels - Partie 1 : Des tératologies urbaines à la ville-indiciaire

Abstract

L’expérience de la ville contemporaine est celle d’une recréation incessante dont les restes ne cessent de se sédimenter. A partir de pratiques contemporaines hybrides entre art, design et architecture, nous esquisserons une typologie de ces restes à partir de la conception peircienne de l’indice et de l’hypothèse, émise par Carlos Ginzburg, d’un possible paradigme indiciaire. Nous y verrons que l’indiciel - possible pivot entre la ville et ceux qui l’habitent – devient un processus de création et un enjeu dans des dispositifs contemporains de pédagogie de projet en design et architecture. Tératologies urbaines et paradigme indiciaire : A partir de la documentation de Public Phenomena du collectif de Chicago Temporary Services et des travaux sur les tératologies urbaines de Simon Boudvin, Raphaël Zarka et Julien Prévieux pour l’école spéciale d’architecture de Paris. Vestige et monument indiciel : A partir du monument « auto-érigé » du dôme de Genbaku à Hiroshima.Le résiduel : un infra-mince du sens : A partir du projet Immaterials : light painting wi-fi (Timo Arnall, Jorn Knutsen et Einar Sneve Martinussen) menés sous la direction d’Andrew Morrisson dans le projet Yourban pour l’école d’architecture et de design d’Oslo. La ville-indiciaire comme champ de création : citation de la synthèse p. 303 : « Ces exemples participent plus globalement à ce que je qualifierais de ville-indiciaire. Fruit de la mise en contact entre la capacité de la ville à produire du résiduel et l’intégration de ces traces dans des processus dynamiques d’investigation, de significations et de créations, la ville-indiciaire fait émerger une multitude de mémoires qui sont autant de manière d’habiter l’urbanité ».