Provenance des silex préhistoriques : la mémoire des néocortex révélée au microscope électronique à balayage

Abstract

Les silex ont été largement utilisés par l'homme pendant la Préhistoire et la question de leur provenance est récurrente dans la démarche archéologique. Un examen au MEB a été conduit sur des surfaces de silex naturels et d'objets taillés provenant de gîtes et de sites préhistoriques du Massif central. Ces échantillons présentent des textures minéralogiques découlant de processus génomorphiques et phénomorphiques : l'altération s'est développée, sous la forme d'érosion, de dissolution et de migration d'éléments plus ou moins mobiles. Les roches ayant servi à la fabrication des outillages de Sainte-Anne I (Haute-Loire, France) et de Payre (Ardèche, France) montrent des formes variées contrôlées par les différentes phases de transport et de résidence des silex, de la mise à l'affleurement à la phase post-dépositionnelle, c'est-à-dire après l'abandon de l'objet dans le site archéologique. Les phénomènes tardifs n'oblitèrent cependant pas complètement les stigmates antérieurs à la collecte préhistorique car la phase tardive principale enregistrée sur les surfaces planes des silex avant collecte est préservée dans les creux des surfaces restées naturelle sur les objets archéologiques. Cinq morphologies distinctes représentatives de milieux différents ont été caractérisées à l'aide du MEB. Des critères d'association de formes et de leur distribution distinguent ces types.