La chronologie du Gravettien français

Abstract

Une nouvelle chronologie du Gravettien français (Périgordien supérieur) est proposée à partir de l'étude de l'outillage lithique. Après un bref rappel sur le modèle de D. Peyrony et sur le contexte de l'étude, les résultats du traitement statistique mettent en évidence une structuration du Gravettien en 7 faciès chronologiques : Fontirobertien, Gravettien indifférencié, Noaillien, Rayssien, Laugérien (type A et B) et Protomagdalénien. Une esquisse typologique de ces faciès, prenant en compte les groupes d'outils présentant la plus forte variabilité, est alors présentée, puis leur répartition régionale. La discussion du modèle périgordien de D. Peyrony permet de rejeter les indices de filiation entre le Périgordien inférieur et le Périgordien supérieur, et de confirmer la validité des termes de Châtelperronien et de Gravettien. A partir des données archéologiques et paléoclimatiques, et des datations absolues, la révision de la chronologie du Gravettien montre d'une part l'équivalence entre les phases IV et V2 du modèle classique et d'autre part l'antériorité du Bayacien et du Fontirobertien sur le Gravettien indifférencié. Une nouvelle structure chronologique des premières phases du Gravettien est alors proposée. L'interprétation des données paléoclimatiques simplifie considérablement le tableau présenté par H. Laville, en soulignant la corrélation entre le contexte et les industries, comme pour l'Aurignacien : Bayacien, Fontirobertien et Gravettien indifférencié dans la phase froide inter Maisières-Tursac, Noaillien et Rayssien dans l'oscillation tempérée de Tursac, Laugérien et Protomagdalénien dans le pléniglaciaire. Enfin, le modèle établi dans le Sud-Ouest de la France est confronté aux données provenant des autres régions. Malgré une connaissance encore partielle pour certaines d'entre elles, la succession stratigraphique est en accord avec la région “classique”, ce qui permet de confirmer la validité de ce nouveau modèle.