Approche critique de l’architecture verte : Biodiversité et bio-inclusivité en question

Abstract

L’espace urbain est un cadre fonctionnaliste dont les espaces sont définis par des normes de planification et de gestion ; la nature y est créée et/ou transformée. Depuis dix ans nous constatons la progression spectaculaire d’une vague verte dans l’urbain. Ce verdissement s’accompagne de discours dont la visée écologique nous interroge, car ils soutiennent une idéologie qui oblitère l’animal au profit du végétal. L’observation de la percée de la faune sauvage dans les milieux urbanisés au cours de notre dernière décennie (Hoffmann 2020 ; Zask 2020) nous a amenés à penser que la végétalisation de la ville va intensifier ces phénomènes migratoires. Notre hypothèse de travail postule que le développement de l’architecture dite « verte » (végétalisée) co-construit des habitats pour les hommes et une faune jusque-là écartée des équations politiques. Dans ce mouvement, le développement du couvert végétal soutient et stimule une production d’écosystèmes et de biodiversité, qui va nécessairement modifier les équilibres communément admis.L’architecture bio-inclusive serait une alternative technico-idéologique aux trajectoires écologiques biaisées (greenwashing). Notre contribution propose de mettre ce concept à l’épreuve du terrain politico-naturaliste actuel, pour en tester les enjeux et les limites.