Implémentation d’une innovation médicale et gestion de l’incertain : le cas de la radiologie interventionnelle en cancérologie

Abstract

Notre objectif est de proposer les premiers résultats d’une étude portant la radiologie interventionnelle (RI) concernant et la gestion de l’incertain liée à l’introduction d’une innovation médicale. Initiée dans les années 60, la RI, qui « comprend l’ensemble des actes médicaux invasifs ayant pour but le diagnostic et/ou le traitement d’une pathologie et réalisés sous guidage et sous contrôle d’un moyen d’imagerie (rayons x, ultrasons, scanner, IRM) » (SFR, FRI) connaît un développement important à partir du milieu des années 70 dans le domaine vasculaire. Elle répond depuis, sans cesse, à de nouvelles indications, notamment en cancérologie (milieu des années 90). L’implémentation progressive de ces techniques dans le champ de la cancérologie s’accompagne de l’émergence de points d’incertitudes requérant la mise en place de stratégies visant à les réduire. D’une part, dans la mesure où les techniques sont relativement récentes, les praticiens développent des tactiques permettant d’en codifier l’usage et de réduire la marge d’incertitude liée à l’invasivité – minimale – de l’acte. D’autre part, la RI procède d’une double transgression des frontières (diagnostique vs thérapeutique et radiologie vs chirurgie). Le développement de cette technique a donc entraîné une reconfiguration des métiers au sein de la radiologie et des spécialités (chirurgie/radiologie) rendant plus incertaine l’organisation et la division des tâches au sein des établissements de soin.