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hal.structure.identifierLes Afriques dans le monde [LAM]
dc.contributor.authorBERTHO, Elara
dc.contributor.authorMAZAURIC, Catherine
dc.contributor.authorVAN DEN AVENNE, Cécile
dc.date.issued2021
dc.description.abstractInterroger les relations entre archive, mémoire et littérature, c'est analyser un double mouvement : comment la littérature se nourrit d'archives d'une part, et comment l'archive se fait écriture d'autre part. Ce processus à double entrée, du point de vue des littératures des Afriques (incluant l'Afrique méditerranéenne et les diasporas), pose singulièrement la question de la mémoire, précoloniale ou postcoloniale. Le « goût du matériau », le goût de l'archive que décrit Arlette Farge1, est partagé par nombre d'écrivains africains, qui n'hésitent pas à se faire enquêteurs, à collecter des traces, à rêver ou à fantasmer des archives manquantes, voire à en créer de nouvelles. En partenariat avec les ANOM (Archives Nationales d'Outre-Mer), ce dossier explore la part de fiction que recèle l'archive-dont la neutralité et l'objectivité ne sont qu'un leurre rhétorique-et à l'inverse les nombreuses manières de mettre en fiction l'archive. Le dossier est composé des actes du colloque du même titre, « Archives matérielles, traces mémorielles et littératures des Afriques » qui s'est tenu à la Faculté des Arts, Lettres, Langues et Sciences Humaines d'Aix Marseille Université les 25, 26 et 27 septembre 2019, organisé par le CIELAM dans le cadre du colloque bisannuel de l'APELA (Association pour l'Étude des Littératures Africaines)2. Il fait suite à plusieurs colloques de l'APELA consacrés aux relations entre littérature, archives et histoire : le colloque de Bordeaux « Archive, texte, performance » de 2013 interrogeait la place de la performance plus spécifiquement dans la mémoire artistique3, tandis que la journée « Tranches d'histoire » (UPEC, 2014) portait quant à elle sur l'historiographie des littératures africaines. Organisé en partenariat avec les ANOM, ce colloque « Archives matérielles, traces mémorielles et littératures des Afriques » consacrait une large place à la matérialité des archives, à leur classement, leur collecte, leur absence parfois, leur détournement, le rôle symbolique qu'elles jouent dans l'écriture et plus largement dans les sociétés qui les produisent. Une exposition hébergée dans le hall des ANOM servait de diptyque au colloque : elle donnait à voir les archives d'écrivains présentes dans les fonds, le rôle littéraire de nombreuses archives administratives, ou encore la part romanesque conservée dans les textes d'administrateurs. Intitulée Du mot « archive », Derrida rappelle dans Mal d'archive qu'il abrite encore son sens grec, de arkhè, « commencement, commandement », mais aussi « la demeure des archontes, ceux qui commandaient »7. Derrida distingue ainsi l'archive-l'inscription, la loi, le gardien-de sa trace, de son « impression » individuelle dont il reprend à Freud une définition glosée et réécrite8. Ces deux pôles de la réflexion de Derrida se retrouvent à la toute fin de son essai reconfiguré par un souvenir littéraire : écrivant à Naples, Derrida se souvient de la place de la nouvelle Gradiva de Wilhelm Jensen dans l'oeuvre de Freud. Dans la nouvelle, un archéologue, Hanold, se prend de passion pour un bas-relief d'une « femme qui marche » (Gradiva) dont il fantasme le retour à la vie dans un rêve saisissant à Naples, tandis qu'il fait la rencontre d'une jeune femme qui a la consistance de la Gradiva de son rêve. Derrida commente ainsi : « Hanold souffre du mal d'archive. Il a épuisé la science de l'archéologie. […] Hanold est venu chercher les traces au sens littéral. Il rêve de faire revivre. […] Il rêve ce lieu irremplaçable, la cendre même, où l'empreinte singulière [du pas de Gradiva], comme une signature, se distingue à peine de l'impression »9. Cette puissance d'évocation, cette puissance du rêve, Derrida suggère qu'elle pourrait être celle de la fiction, celle du romancier.
dc.language.isofr
dc.publisherFabula
dc.titleArchives matérielles, traces mémorielles et littératures des Afriques. Introduction
dc.typeArticle de revue
dc.subject.halSciences de l'Homme et Société/Littératures
bordeaux.journalFabula / Les colloques
bordeaux.peerReviewedoui
hal.identifierhal-03362778
hal.version1
hal.popularnon
hal.audienceInternationale
hal.origin.linkhttps://hal.archives-ouvertes.fr//hal-03362778v1
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