Comment intégrer la réalité virtuelle dans le traitement du trouble anxiété sociale ?

Abstract

Le trouble anxiété sociale (TAS) est marqué par la crainte des situations sociales durant lesquelles le patient est soumis à l’observation et au jugement d’autrui. L’exposition en thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est l’une des approches thérapeutiques possibles. Elle se déroule en imagination ou in vivo, c’est à dire dans le réel. Les TCC in vivo sont parfois compliquées à mettre en place. Elles nécessitent souvent de réunir un groupe ou encore d’accompagner le patient dans ses exercices. Il n’est pas possible de contrôler l’ensemble des paramètres de l’exposition du fait de facteurs environnementaux imprévisibles. En outre, certains patients refusent catégoriquement l’exposition aux situations redoutées. C’est dans ce contexte que la réalité virtuelle tente de s’intégrer dans la prise en charge du TAS. Cette technique permet d’immerger un individu dans un monde virtuel. Les chercheurs se sont appropriés cet outil pour réaliser des thérapies d’exposition in virtuo, c’est-à-dire en réalité virtuelle. Ce type de thérapie peut être effectué de manière individuelle et il n’est alors plus nécessaire de réunir un groupe. Ses concepteurs promettent un gain de temps et d’argent pour le thérapeute et son patient. Les paramètres de l’exposition in virtuo seraient modifiables à l’infini et contrôlables en temps réel. Il serait possible de personnaliser la thérapie pour chaque patient en fonction des stimuli déclencheurs. L’exposition in virtuo pourrait être proposée aux patients qui ne seraient pas encore prêts à s’exposer in vivo. Dans cette revue de la littérature, nous présentons les études évaluant l’efficacité de la thérapie d’exposition in virtuo, ainsi que les études qui comparent cette approche avec celle réalisée in vivo. Nous dressons également un état des lieux des avantages et des inconvénients potentiels de la thérapie in virtuo. La réalité virtuelle reste moins efficace que la thérapie d’exposition in vivo. L’ensemble de ses avantages potentiels est encore à démontrer. Il s’agit d’une technique relativement récente et en constante évolution. Son utilisation dans le trouble anxiété sociale est à perfectionner, tout comme la méthodologie des études qui l’évaluent.