Observer l’interaction plutôt que les interfaces

Abstract

La science de l’Interaction Humain-Machine (IHM) revêt beaucoup de résultats empiriques isolés, souvent liés à des technologies, des conceptions et des tâches spécifiques. Cette situation tient certainement de l’observation du mauvais objet d’étude, soit – en d’autres termes – d’observer les interfaces plutôt que l’interaction. Le présent article propose une méthodologie expérimentale, s’inscrivant dans une méthodologie de recherche, permettant de répondre à l’ambition d’observer l’interaction (plutôt que les interfaces). Les observations sont conduites lors du traitement de cas applicatifs, permettant de générer et répliquer des résultats en couvrant des conditions expérimentales variées, issues des besoins des personnes utilisatrices finales et de l’évolution des technologies. Conduire ces observations lors du développement de prototypes applicatifs illustrant l’utilité des nouvelles technologies permet, dans le même temps, d’en tirer le bénéfice par une optimisation de ces prototypes pour un meilleur accomplissement des tâches des personnes utilisatrices finales. Cet article dépeint une direction de recherche à long terme, allant de la génération d’observations initiales de propriétés interactionnelles et à leur réplication, à leur intégration, puis qui conduirait à l’exploration des possibles relations qui existeraient entre ces propriétés pour aller vers la description d’une physique des interactions humain-machine.