Peut-on se fier aux enquêtes en ligne ?

Abstract

La séance porte sur les enquêtes en ligne, une technique d’enquête en plein essor, qui vient concurrencer les sondages réalisés en face-à-face ou par téléphone, et plus particulièrement les sondages en ligne sur access panels. Les grands instituts de sondage recrutent des participants qui acceptent de répondre à plusieurs enquêtes en ligne par an, ils sont fidélisés avec des bons d’achat ou des chèques cadeaux de faible valeur. Cette façon de faire est peu coûteuse et plus rapide. De plus, l’hypothèse peut être faite que les participants répondent plus librement aux questions seuls devant leur ordinateur ou leur tablette qu’en face-à-face. Pourtant, cette nouvelle technique d’enquête soulève un certain nombre de biais et de problèmes méthodologiques que Sandra Hoibian, directrice du pôle société au CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), nous présente. Avec ses collègues, dont certains sont présents, elle est en charge de l’enquête « Conditions de vie et aspirations des Français ». L’expérience a été faite, en 2015, de faire passer simultanément le même questionnaire en face-à-face et en ligne afin d’analyser en quoi la façon de poser les questions influençait les réponses.Vincent Tiberj, professeur des universités et chercheur au centre Émile Durkheim à Sciences Po Bordeaux, discutera la présentation de la chercheuse. Il est spécialiste des enquêtes électorales et travaille, avec Nonna Mayer, au sondage annuel sur le racisme réalisé pour la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme). Dans le cadre de cette enquête, depuis 2016, comme au CREDOC, l’expérience a été faite de poser les mêmes questions en ligne et en face-à-face. Vincent Tiberj va donc s’appuyer sur cette expérience pour discuter les constats de Sandra Hoibian.