Encastrement, réseaux sociaux et dynamique des micro et petites entreprises informelles en milieu urbain africain

Abstract

Dans un contexte d'urbanisation rapide, les problématiques relatives à l'économie informelle se révèlent particulièrement cruciales en Afrique subsaharienne. La compréhension des régulations sociales encadrant les activités informelles s'avère à ce titre essentielle. Cette thèse se propose d'identifier et d'analyse la nature, l'origine et l'influence des réseaux sociaux dans la dynamique et les performances des micro et petites entreprises de l'économie informelle de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). Elle repose sur une démarche de recherche pluridisciplinaire. Une réflexion théorique est d'abord menée sur les concepts d'encastrement et de réseaux sociaux. Il s'ensuit l'adoption d'un cadre d'analyse micro-socioéconomique orienté vers l'étude des réseaux personnels d'accès aux ressources des micro-entrepreneurs. Sur le plan empirique notre travail s'appuie sur une enquête originale conduite entre 2006 et 2008. L'information collectée (quantitative et qualitative) permet de décrire la configuration du réseau social des micro-entrepreneurs dans ses multiples dimensions, d'en appréhender certains aspects dynamiques et d'en évaluer l'impact sur les performances des entreprises. L'analyse allie approche compréhensive, statistique multidimensionnelle et économétrie. Elle révèle la complexité du processus de formation des relations au cours des trajectoires entrepreneuriales. Elle met également en évidence l'importance de la professionnalisation du réseau, ainsi que celle des liens forts et de la proximité sociale et professionnelle de ses membres. Quatre types de réseaux sont par ailleurs identifiés, chacun ayant un impact spécifique sur les performances des entreprises.