Philosophie des Droits des êtres Humains. Conditions & promotions de l’éducation et de la citoyenneté selon la Ligue des Droits de l’Homme

Abstract

De quoi les fameux « Droits « de l’Homme » ? ; les nouveaux « Droits « Humains » » ? sont-ils véritablement le nom ? Voilà une interrogation posée par ces expressions, encore tout récemment examinée par Gérard Aschieri, rédacteur en chef de la revue « Homme & libertés » de la Ligue des Droits de l’Homme, lors du n°182 de Juin 2018. Pour notre part, nous choisirons l’expression « Droits des êtres humains » afin de lever à la fois toute l’équivocité à propos du caractère ou non universaliste de ces dits « Droits « de l’Homme » », mais également afin de lever et de préciser toute ambiguïté logico-sémantique sur le fait ou non qu’il puisse exister des « Droits « non humains » » ou qui ne serait pas humain. .Comme le conclut Aschiéri, nous pouvons constater à l’aune de ce début de XXe siècle que la coexistence des deux expressions rend compte au sein de la LDH, d’une réelle conscience de la légitimité d’une telle controverse sur l’usage approprié et légitime ou non de l’une ou l’autre de ces expressions. Elle souligne surtout de manière vivace que quelles que soit la légitimité de telles controverses, en matière des Droits, de l’histoire des langues, de la dimension irréfragablement relative de ces expressions, combien l’enjeu sur lequel nous pouvons, chacun(s) et chacune(s) nous accorder importe plus que tout, à savoir : la défense et la promotion inconditionnelles & indéfectibles des droits de tous les êtres humains ! Telle est fondamentalement la philosophie de la Ligue des Droits de l’Homme (& du citoyen) et ce depuis 1898 . Ainsi, la LDH est une association généraliste considérant que l’édification de l’humanité a besoin de la réalisation effective des droits fondamentaux, civils et politiques, mais également de prendre au sérieux l’effectivité des droits économiques, sociaux, culturels et écologiques. Ni l’avenir du monde, ni la citoyenneté ne peuvent se diviser. Autrement dit, la LDH considère les droits comme se confortant les uns les autres et cherche à agir le plus fermement possible pour incarner l’universalité de l’ensemble de ces Droits et ceux à venir. Certes, l’aspiration prestigieuse à l’universel puise à de multiples sources foncièrement spécifiques à l’histoire de la culture européenne et de l’avènement d’une pensée singulière : logique avec l’avènement du concept, juridique avec l’instauration de la citoyenneté romaine, religieuse dans l’héritage paulinien récusant tout clivage entre l’amour divin et l’économie du salut . Cette aspiration à l’Universel comme régulateur de ce qui serait commun à tous les êtres humains est selon la LDH, et ce depuis ces origines, ces fameux droits fondamentaux que sont les Droits de l’Homme et du citoyen. Ces droits fondamentaux des êtres humains en dépit de leur inscription occidentalo-centrée prétendent valoir comme un universalisant efficient aux diverses cultures et sociétés humaines. Préalable à toute expérience humaine, l’idée d’une universalité forte de ces droits met l’accent sur la dimension fondamentalement conceptuelle et logique du caractère universel de ces dits droits.